30 octobre 2017

Great Ocean Road, encore et toujours (Jour 3)

Réveil rapide au camping écologique de Cape Otway. Le temps d’emballer nos affaires et de payer notre nuit, nous voilà repartis sur les routes de la Great Ocean Road.

Notre arrivée tardive de la veille nous avait empêché de visiter le phare. Afin de corriger le tir, nous revenons sur nos pas et arrivons à l’ouverture du seul site touristique des environs. À l’accueil, nous apprenons une très mauvaise nouvelle qui compromet notre visite. Nous ne le savions pas mais l’entrée est payante. Nous devons débourser environ 25$ (environ 16€) par personne, ce qui est assez cher pour un backpacker, d’autant plus que nous ne l’avions pas prévu dans notre budget initial.

Après une courte discussion, nous décidons à l’unanimité de faire l’impasse sur cette visite. Sachant que j’ai eu de nombreuses occasions de voir des phares depuis mon arrivée en Australie (King Island, Byron Bay, Yamba, Port Macquarie, Aireys Inlet…), je me permets de zapper celui du Cape Otway.

Johanna Beach

Sans plus attendre, nous reprenons la voiture pour nous rendre à notre prochaine destination, la grande plage de Johanna Beach. Durant le trajet, je remarque que le paysage commence à se transformer au fil des kilomètres. La route côtière et escarpée laisse place à de grandes prairies verdoyantes où paissent des vaches de « type Normande ». Ce changement n’est pas désagréable, bien au contraire ! Cela casse un peu la monotonie de la vue sur l’océan (qui reste tout de même magnifique et incontournable).

Paysage Great Ocean Road
Le nouveau paysage de la Great Ocean Road. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Puis, juste derrière un pré et une colline, nous arrivons à Johanna Beach. Cette plage déserte s’étend sur des kilomètres, ce qui me rappelle celles du nord du Queensland, les palmiers et la forêt tropicale en moins.

Johanna Beach
Johanna Beach. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Sur le sable, seules les traces des précédents visiteurs nous indiquent que l’Homme est déjà passé par ici. Nous ne voyons personne à l’horizon. Dans l’air, je sens une légère humidité due aux rafales de vent laissant l’écume des vagues s’envoler. Un vrai paysage de carte postale s’offre à nos yeux ! Afin d’immortaliser à jamais ce souvenir, je prends en photo Johanna Beach sous tous les angles, essayant de trouver le meilleur profil qui refléterait au mieux cette beauté époustouflante.

Plage déserte Johanna Beach
La plage déserte de Johanna Beach. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Johanna Beach
Personne à l’horizon. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Environ trois quarts d’heure après notre arrivée, nous voyons les premiers signes de civilisation arriver. Un pêcheur observe les environs et part s’installer à l’autre bout de la plage tandis qu’un couple de sexagénaires se balade main dans la main. Un surfeur fait son apparition, prêt à affronter les vagues violentes de Johanna Beach. Ce dernier doit sûrement être un local, car les conditions sont loin d’être optimales voire même dangereuses. Seul une personne experte, connaissant le site, peut se permettre d’aller à l’eau, et encore…

Avant de partir, nous prenons un peu de hauteur et partons vers un point de vue situé au sommet d’une des collines longeant la plage. À cet endroit, nous réalisons vraiment à quel point Johanna Beach est immense.

Panorama Johanna Beach
Panorama de Johanna Beach. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Johanna Beach vagues
Les vagues de Johanna Beach. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Pendant que nous admirons l’océan, un photographe, accompagné de son chien, s’installe à nos côtés. Ce dernier nous apprend que la Great Ocean Road est vraiment le paradis pour un passionné de photographie. Les gens peuvent rester des heures à un même endroit, attendant la vague parfaite qui embellirait leurs clichés. Je veux bien le croire. Déjà avec mon téléphone portable, j’apprécie de prendre des photos, alors muni d’un appareil de professionnel, cette envie doit bien être décuplée.

Chien Johanna Beach
Le chien du photographe en plein shooting photo à Johanna Beach. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Melba Gully Park

Il est malheureusement temps d’y aller, si nous voulons respecter le programme de la journée. Nous partons nous enfoncer dans les terres du Victoria afin de visiter le Melba Gully Park, déjà sélectionné durant la préparation de mon road trip. L’office de tourisme de la ville de Lorne m’avait confirmé d’aller y faire un tour. Pour quelques heures, nous délaissons les plages afin de rentrer dans un parc national qui offre un chemin de randonnée que je qualifierais de véritable petit bijou.

Nous sommes entourés par des arbres centenaires couverts de mousse vert émeraude. La végétation abondante est vraiment facile d’accès grâce à la route balisée. Cependant, à quelques endroits, il est nécessaire d’enjamber des troncs d’arbre qui se sont effondrés sur le chemin. Des panneaux d’information indiquent aux touristes que des fortes pluies, des glissements de terrain, des coulées de boue ou encore des éclairs peuvent s’abattre dans cette forêt provoquant le déracinement des arbres. D’ailleurs, en mai 2009, un immense eucalyptus centenaire de 60 mètres de haut, surnommé The Big Tree, n’avait pas résisté à la tempête. Ce dernier gît toujours sur le sol du Melba Gully Park et reste l’une des attractions de la randonnée.

Melba Gully Park
Au cœur du Melba Gully Park. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Arbre Melba Gully Park
Le chemin du Melba Gully Park encombré par des chutes d’arbres. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Big Tree
Le Big Tree ou ce qu’il en reste. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Big Tree
Le tronc du Big Tree qui s’enfonce dans la forêt. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Arrivés à la jolie Anne’s Cascade, nous terminons la boucle et retrouvons le parking où la voiture nous attend.

Anne's Cascade
Anne’s Cascade. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Wreck Beach

Ce crochet en forêt terminé, nous revenons sur la côte pour nous arrêter à Wreck Beach, une plage qui n’est pas très connue et ne fait pas partie des lieux hautement touristiques. Nous quittons la route bitumée pour emprunter un chemin de terre sur plusieurs kilomètres. Nous arrivons devant une falaise qui offre, encore une fois, une vue incroyable sur l’océan. Puis, nous commençons un parcours de santé où il est préférable d’avoir une bonne condition physique si vous ne voulez pas trop souffrir.

Falaise Wreck Beach
Vue depuis la falaise surplombant Wreck Beach. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Afin de fouler le sable de Wreck Beach, il vous faudra descendre un très grand nombre de marches, 366 précisément ! Malgré le froid, à la moitié du parcours, nous enlevons nos vestes pour ne pas trop transpirer. Enfin arrivés, nous nous posons sur les rochers pour reprendre notre souffle et découvrir la plage.

Marches Wreck Beach
Début des 366 marches pour rejoindre Wreck Beach. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Marches Wreck Beach
Les 366 marches sont interminables ! Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Hormis les escaliers de la mort, l’intérêt de Wreck Beach est d’observer les ancres de deux navires, le Marie Gabrielle et le Fiji, échoués à la fin des années 1800. Pour avoir la possibilité de les trouver, il faut arriver à marée basse. Avec la chance que nous avons, nous sommes en pleine marée haute, bien évidemment. Du coup, nous devons nous en passer et remonter les marches qui sont encore plus physiques qu’à l’aller.

Wreck Beach
Sur la plage de Wreck Beach. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Wreck Beach
Aucune ancre en vue… Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Tant bien que mal, nous arrivons au sommet et quittons Wreck Beach, un peu déçus de ne pas avoir vu les ancres.

Gibson Steps

Steps voulant dire en anglais « marches », nous supposons que pour notre prochaine étape, nous allons devoir encore descendre et monter des escaliers… Néanmoins, avant d’arriver aux Gibson Steps, nous faisons une rapide halte devant des marécages, entourés de verts pâturages.

Marécages Great Ocean Road
Les marécages sur la route de la Great Ocean Road. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Durant cette pause, nous commençons à réfléchir à l’endroit où nous allons dormir car d’ici quelques heures, le soleil devrait commencer à se coucher. Wikicamps étant mon meilleur ami, je trouve juste après nos deux visites restantes de la journée un camping gratuit situé près d’un lac avec des toilettes à disposition. Cela fera largement l’affaire !

Pour l’heure, nous reprenons le cours de notre parcours et arrivons quelques minutes plus tard aux Gibson Steps. Le parking est plutôt rempli contrairement à ceux des sites précédents. Cela ne m’étonne guère car il s’agit du top trois à faire sur la Great Ocean Road. D’ailleurs, tous les circuits touristiques s’y arrêtent.

Falaise Gibson Steps
Vue depuis la falaise de Gibson Steps. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Nous descendons les marches, beaucoup moins sportives que celles de Wreck Beach. Plus que la plage, la particularité de Gibson Steps repose sur ses falaises bien rectilignes et gigantesques. Sur la roche, nous voyons parfaitement les différentes strates sédimentaires qui se sont formées au fil des siècles. Les couches superposées de quelques centimètres de hauteur ont été travaillées par l’océan et la marée.

Marches Gibson Steps
En descendant les marches de Gibson Steps. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Plage Gibson Steps
Sur la plage de Gibson Steps. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Il faut savoir qu’il y a des milliards d’années de cela, durant une ère où l’Homme n’existait pas encore, l’océan dépassait de plusieurs mètres les falaises que nous voyons aujourd’hui. Au fil du temps, l’eau s’est retirée, laissant place à ces immenses rochers.

Rocher vague Gibson Steps
Un rocher au milieu des vagues à Gibson Steps. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
plage Gibson Steps
Magnifique vue sur la plage de Gibson Steps – Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

The Twelve Apostles

Lorsque vous tapez sur Internet « Great Ocean Road », vous allez forcément tomber en premier sur des photographies des Twelve Apostles (ou Les Douze Apôtres en français). Site touristique phare, ces tours de calcaire d’environ 45 mètres de hauteur au-dessus de la mer, sont visitées chaque année par des milliers de touristes.

Twelve Apostles
Twelve Apostles : la nature à l’état brut. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Ils étaient douze au départ (d’où son nom des Douze Apôtres), quatre piliers se sont écroulés, n’en laissant plus que huit à admirer. L’érosion fragilise ces grandes tours qui, comme nous, ont une durée de vie limitée sur cette planète (largement au-delà de la nôtre, bien évidemment). Formés entre 10 et 20 millions d’années, les Twelve Apostles étaient, auparavant, rattachés au reste du continent. Les vagues, le vent et les marées ont créé des cavernes dans la roche qui plus tard se sont écroulées. Ces colosses se sont alors retrouvés isolés du reste de la côte. Selon les panneaux d’information, chaque année, ces tours de calcaire s’érodent d’environ deux centimètres, se fragilisant jusqu’à leur disparition. Pour l’instant, le dernier apôtre est tombé le 3 juillet 2005, en espérant que les autres tiennent le coup le plus longtemps possible.

Il est recommandé de voir ce site au lever ou au coucher du soleil, sublimant ainsi ces géants de pierre. Contrairement à Wreck Beach, cette fois-ci, le timing est parfait. Malgré le grand nombre de touristes, nous restons jusqu’à ce que la nuit fasse son entrée. Même si des nuages ont caché le soleil, nous avons quand même eu droit à un ciel rouge orangé derrière ces colosses.

12 apostles soleil
Coucher de soleil sur les Twelve Apostles. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
12 Apôtres coucher soleil
Encore une photo des Twelve Apostles. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Port Campbell

Nous partons faire un rapide passage par la ville principale de la Great Ocean Road, Port Campbell. Nous en profitons pour faire quelques emplettes à la supérette et boire un coup au bar du coin avant de partir directement à notre camping. Ce n’est pas la peine de rester plus ici, nous préférons aller nous coucher et visiter la ville, le lendemain, à la lumière du jour.

Munis d’une lampe torche, nous installons la tente dans le froid que mon corps a de plus en plus de mal à supporter. Ce road trip est sympa mais j’avoue que la chaleur et le soleil du Queensland me manquent beaucoup.

Une fois de plus, la Great Ocean Road nous a offert de belles surprises. Malheureusement, demain est notre dernière journée dans ce petit coin de paradis avant de partir vers de nouvelles aventures.

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