6 novembre 2017

Dernières heures sur la Great Ocean Road (Jour 4)

L’humidité ambiante et le froid me réveillent dès six heures du matin. Comme d’habitude, debout le premier, j’en profite pour faire une petite balade. Selon les commentaires d’anciens campeurs laissés sur l’application Wikicamps, ce camping abrite des koalas.

Je pars vers le lac et profite de ce moment pour admirer la vue en toute tranquillité. Puis, je m’approche de la forêt d’eucalyptus et observe méticuleusement toutes les branches en hauteur afin de trouver un koala.

Lac aurores camping
Le lac du camping aux aurores. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Koala matin
Un koala assez matinal. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Mes efforts vont être récompensés puisque j’en vois un grimper sur le tronc d’un eucalyptus avant de s’installer au sommet, calé confortablement. Je ne me lasserais jamais de ces petites boules de poils que j’aimerais tant emporter avec moi !

Une heure et demie plus tard, je reviens vers la voiture où j’aperçois les filles prendre leur petit-déjeuner.

Port Campbell

Nous partons en direction de Port Campbell. Ce sera l’occasion de faire un brin de toilette et de visiter la ville.

Nous nous garons en face des toilettes publiques où je me lave de manière très rudimentaire : brossage de dents et lingettes pour bébé sur les parties principales du corps. Ce matin, je n’ai pas le courage d’en faire plus à cause du froid.

Cinq minutes plus tard, me voilà prêt ! Les filles étant toujours aux toilettes, je me dirige sur la plage où un gang de mouettes s’y est installé. Au loin, j’aperçois un ponton où des gens sautent à l’eau. Étonné, je décide d’y aller pour voir ce qu’il s’y trame.

Port Campbell mouette plage
Les mouettes posées sur la plage de Port Campbell. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Jetée Port Campbell
La jetée d’où sautent les surfeurs. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Des surfeurs ont décidé de braver le danger. Ils se jettent avec leur planche du haut du ponton, en évitant de se prendre la ligne d’un des pêcheurs installés sur la jetée de bon matin. Je les regarde partir au large où les attendent d’énormes vagues. J’en reste bouche bée : non seulement la hauteur des vagues est impressionnante mais le courant est très violent. S’ils ne font pas attention, ils se dirigeront tout droit vers les falaises qui jouxtent le ponton. Lorsque je vois leur niveau, je me rends compte que ce sont de véritables experts qui savent ce qu’ils font. Néanmoins, un accident est vite arrivé s’ils ne sont pas suffisamment vigilants et concentrés…

Surf port Campbell
Au loin les surfeurs de Port Campbell. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Falaise surf Port Campbell
Le courant mène droit les surfeurs aux falaises de Port Campbell. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

De ma position, j’aperçois les filles, posées sur la plage et décide de les rejoindre.

Loch Ard Gorge

Quelques minutes de route suffisent pour arriver au Loch Ard Gorge, célèbre pour son bras de mer qui s’engouffre dans les profondeurs des falaises calcaires.

Nous empruntons un petit sentier qui nous emmène sur un point de vue dégagé. De là, nous pouvons clairement voir cette avancée de mer qui rentre avec force, à toute vitesse dans une grotte sombre et peu accueillante. Ce spectacle magnifique me donne des frissons. Je m’imagine être au milieu des vagues et du courant, tentant de survivre tant bien que mal avant de mourir d’épuisement ou noyé (voire les deux).

Loch Ard Gorge entrée
L’entrée du Loch Ard Gorge. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Bras de mer Loch Ard Gorge
Le bras de mer du Loch Ard Gorge. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Après cette vision cauchemardesque, nous reprenons la marche pour arriver sur une plage où l’on peut voir les immenses falaises de la Great Ocean Road. Je ne sais pas si c’est habituel mais je trouve que l’océan est particulièrement déchaîné aujourd’hui. Ce n’est pas le jour pour aller nager… Par contre, ça l’est pour prendre de belles photos avec une nature à l’état brut.

Plage déchaînée Lock Ard Gorge
L’océan déchaîné sur la plage du Loch Ard Gorge. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Vague Loch Ard Gorge
Observez la violence des vagues. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Loch Ard Gorge Vagues
Ça décoiffe au Loch Ard Gorge ! Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Nous revenons sur nos pas et prenons une bifurcation pour arriver à une petite crique. Un panneau d’information nous apprend que le nom Loch Ard Gorge provient d’un navire qui s’est échoué au large d’ici. Le premier juin 1978, le Loch Ard, qui venait d’Angleterre et devait se rendre à Melbourne, heurte un récif. À bord, 56 personnes tentèrent de survivre mais seulement deux y parviendront. Voici leur histoire… (Pas mal cette introduction à la New York, section criminelle)

« Tom Pearce, un moussaillon de 18 ans arriva à se hisser sur un canot de sauvetage. Après des heures de lutte, à ramer à contre-courant, il parvint finalement à rejoindre la crique. À peine les pieds sur la terre ferme, il entendit des cris provenant de l’eau. Au large, il aperçut une jeune fille de 18 ans en train de dériver, accrochée fermement à ce qu’il restait du mât du bateau. Eva Carmichael, une immigrante irlandaise venue en Australie avec toute sa famille, fut sauvée par Tom Pearce qui brava une nouvelle fois les vagues durant une heure. Revenus sur la plage, ils s’abritèrent dans une cave et se réchauffèrent à l’aide d’une bouteille de brandy, échouée sur le sable (provenant sûrement des cales du Loch Ard). Après un repos bien mérité, Tom escalada la gorge pour partir chercher de l’aide. Dans une ferme non loin de là, il trouva deux hommes qui l’aidèrent à remonter Eva, échappant ainsi à la mort. »

Aujourd’hui, de cette histoire, il n’en reste plus qu’une plaque commémorative et un cimetière pour se souvenir, rendre hommage aux 54 personnes ayant péri ici.

Crique des naufragés
Vue sur la crique des naufragés du Loch Ard. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Crique Lord Ard Gorge
La crique du Loch Ard Gorge. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Cave naufragés
Cave où les deux naufragés se sont réfugiés. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

The Razorback

Nous restons une demi-heure dans la crique avant de nous rendre devant le Razorback, un immense rocher, juste à côté du Loch Ard Gorge.

Je ne sais pas trop pourquoi les australiens l’ont nommé ainsi, le Razorback étant une sorte de sanglier vivant dans le bush. Je suppose que la référence vient plutôt du mot « razor », signifiant rasoir en anglais.

Ce rocher a la particularité d’avoir des bords aiguisés comme des lames de rasoir. Sans cesse soumis aux forces du vent et de l’océan, le Razorback subit les effets de l’érosion. D’ailleurs, si on l’observe avec attention, on peut voir quelques fissures prendre forme.

The Razorback
The Razorback. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Razorback
The Razorback, une roche aussi tranchante que du rasoir. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

The Arch & The London Arch

Nous repartons à Port Campbell pour déjeuner dans une sorte de restaurant dont la spécialité est le fish & chips. Pendant le repas, je reçois une mauvaise nouvelle par téléphone… Durant mon séjour à Adelaïde, j’avais prévu de nager avec les dauphins toute une matinée. Malheureusement, la compagnie proposant cette activité m’informe que l’excursion risque d’être annulée compte tenu des mauvaises conditions météorologiques. Pour l’instant, rien n’est sûr, l’agence devant me confirmer demain si nous pourrons faire oui ou non cette sortie en bateau.

La nouvelle m’assomme un peu car j’ai prévu cette activité depuis plusieurs semaines. De plus, la deadline pour arriver à Perth ne me laisse aucune marge de manœuvre pour rester quelques jours de plus à Adelaïde… Je n’ai plus qu’à croiser les doigts pour que les prévisions s’améliorent d’ici là.

Le fish & chips terminé, nous prenons la voiture pour aller observer The Arch, qui montre parfaitement les effets de l’érosion sur la roche calcaire. Au fil des siècles, la falaise s’est écroulée ne laissant plus qu’un rocher à la forme d’une arche ou d’un pont. Pour l’instant, The Arch est toujours attaché au continent mais cela ne devrait pas durer.

The Arch
The Arch. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
The Arch panorama
Vue panoramique de The Arch. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

La preuve en est avec The London Arch, situé juste après. Ici aussi, nous pouvons  observer une arche naturelle mais d’une dimension beaucoup plus importante. Son nom provient du fait de sa ressemblance avec le pont londonien qui traverse la Tamise. Auparavant, il était possible de se balader sur le London Arch avant que celui-ci ne soit définitivement séparé du reste du continent le 15 janvier 1990. Pour l’anecdote, ce jour-là, deux touristes se retrouvèrent piégés après que la « passerelle » se fût effondrée. Ils furent alors hélitreuillés et ramenés sans aucune blessure sur le continent.

London Arch
Le London Arch séparé du reste du continent. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Vague London Arch
Les vagues traversent le London Arch. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Plage london arch
Une plage inaccessible en face du London Arch. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

The Grotto

Dernière attraction de la journée qui sonne le glas de la Great Ocean Road L Le circuit se termine en apothéose avec The Grotto, une grotte à ciel ouvert où le paysage est à couper le souffle.

Pour y accéder, il faut descendre un escalier, s’arrêtant juste en face d’une arche (encore une). L’accès est bloqué par un petit muret que l’on peut enjamber à ses risques et périls. En effet, passée cette frontière, à marée haute, il est possible de se faire emporter par l’océan. Par chance, nous arrivons à marée basse ce qui permet de nous rapprocher de The Grotto sans aucun danger. Il faut tout de même faire attention aux rochers glissants pour ne pas se fouler une cheville.

Escalier pierre The Grotto
L’escalier menant à The Grotto. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
The Grotto entrée
L’entrée du Grotto. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Juste derrière l’arche, servant de porte d’entrée, se trouve une piscine naturelle de couleur bleu azur. En arrière plan, vous pourrez également profiter d’une vue magnifique sur l’océan. Si vous passez par la Great Ocean Road, The Grotto est un passage obligatoire avec The Twelve Apostles, vu la veille.

The Grotto arche
Rentrez à l’intérieur, ne soyez pas timide. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
The Grotto piscine
La piscine naturelle de The Grotto. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Voilà, le séjour sur la Great Ocean Road est malheureusement terminé. Il est temps de quitter ce superbe endroit pour rejoindre notre prochaine destination, Adelaïde. Sur la route qui nous amène à un lac (nous servant de camping pour la nuit), nous avons droit à une grosse frayeur en voiture. Alors que je suis derrière le volant, un kangourou venu de nulle part décide de traverser la route au dernier moment, juste devant moi. Ce dernier me force à dévier de ma trajectoire pour me retrouver à contre-sens sur la voie rapide ! Heureusement, tout le monde s’en sort indemne. Passé cet épisode, nous arrivons sans aucun problème au camping et passons la nuit en toute sérénité.

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