Balade à vélo à Rottnest Island
Cinq heures du matin, l’alarme de mon téléphone retentit, m’indiquant qu’il est temps de me lever. Tel un zombie, je me dirige vers la salle de bain pour prendre une douche, me brosser les dents puis je pars dans la cuisine, sans plus attendre, afin de préparer le casse-croûte de ce midi. Trois quarts d’heure plus tard, je retrouve Jennifer dans le salon de l’auberge, prête pour partir en excursion.
Temps fort de notre séjour à Perth, nous partons visiter Rottnest Island, une île située à environ 19 kilomètres de la côte australienne. Pour s’y rendre, nous devons prendre un ferry au port de Fremantle, un des quartiers sud de la ville.
La traversée en bateau
Nous prenons la voiture car le port n’est pas tout prêt d’ici. Traverser la ville du nord au sud, devrait nous prendre une demi-heure si le trafic est fluide. Vers six heures du matin, je ne pense pas qu’il y ait des kilomètres de bouchon, car les gens partent un peu plus tard pour rejoindre leur lieu de travail.
Afin de valider nos tickets (achetés la veille sur Internet) nous nous arrêtons au guichet du terminal pour Rottnest Island où l’agent, à la réception, nous donne une carte de l’île ainsi que deux bons pour récupérer des vélos à l’arrivée. Pour faire le tour de l’île (d’une surface d’environ 19 kilomètres carrés) en une seule journée, il est nécessaire de se munir d’un moyen de locomotion. Il faut savoir également que la voiture est interdite, à l’exception des rangers, des pompiers et des agents de propreté afin de protéger la faune et la flore de Rottnest Island. Du coup, les touristes ont le choix entre deux modes de déplacement (en dehors de la marche) : le vélo ou le bus. Contrainte de ce dernier : celui-ci ne s’arrête qu’aux spots principaux. Désirant être libre de nos mouvements, nous avons préféré la première option, plus écologique et sportive.
Il est temps d’embarquer à bord du ferry et de traverser les quelques kilomètres qui nous séparent de cette île mystérieuse. En attendant, j’en profite pour vous raconter, en quelques lignes, l’histoire de Rottnest Island :
« À l’origine, peuplée par les aborigènes, l’île est rattachée au continent avant que la montée des eaux ne les sépare définitivement, il y a 7000 ans de cela. Déserte pendant des milliers d’années, ce n’est qu’au XVIIème siècle que des marins hollandais décident d’en explorer les terres et ils y découvrir des indigènes plutôt accueillants : des marsupiaux, encore inconnus, les quokkas. Ces derniers donneront l’idée à Willem de Vlamingh, un capitaine hollandais, de nommer l’île, Rottnest, signifiant littéralement « nid à rats » en néerlandais.
Au XIXème siècle, Rottnest Island fut habité par un colon britannique et sa famille qui exploitèrent le sel se trouvant dans les lacs et les exportèrent sur le continent. Enfin, durant cette même période, l’île servit d’établissement pénitentiaire (comme cela a été le cas avec le château d’If à Marseille, dont je vous conseille la lecture du livre d’Alexandre Dumas, le Comte de Monte Cristo) pour les aborigènes, condamnés pour vol et/ou incendie, puis les soldats Allemands, Autrichiens et Italiens durant les deux guerres mondiales.
Aujourd’hui, environ 300 habitants vivent à Rottnest Island, principalement grâce au tourisme. L’île est connue pour ses balades, ses spots de plongée, de surf et de pêche ainsi que ses quokkas, animaux réputés être les plus heureux du monde, du fait de leur faciès naturellement souriant. »
À la découverte de l’île
Après cet interlude historique, nous voilà arrivés à Rottnest Island. Sans plus attendre, nous débarquons, prenons nos vélos et commençons notre visite. Après avoir étudié la carte sur le bateau, nous avons préétabli notre parcours qui est assez simple : faire le tour de l’île en empruntant la voie numéro numéro trois, la plus longue (environ 22 kilomètres).

Nous partons au sud pour découvrir de magnifiques dunes et plages de sable fin dont le vent marin a dessiné des ondulations sur le sol, donnant une impression de légèreté et volupté. Nous nous arrêtons quelques instants pour profiter d’un magnifique spectacle d’une mer calme, relaxante et d’un soleil en pleine ascension.


Puis, impatients de rencontrer les fameux quokkas, nous reprenons nos montures pour longer la côte.
De belles rencontres
Passant devant des toilettes publiques, nous en profitons pour faire un petit arrêt avant d’entamer plusieurs kilomètres de pédalage. En sortant, j’ai la grande surprise de tomber nez à nez avec deux magnifiques paons, s’approchant très près de moi. Sûrement habitués à la présence humaine, ces derniers doivent attendre que je les nourrisse. Malheureusement, ne connaissant pas leur régime alimentaire, je préfère ne rien leur donner. Je n’ai pas envie de rendre malade ces splendides animaux dont l’un deux déploie sa queue sous mes yeux.

Voulant les caresser, j’approche doucement ma main vers eux et la pose sur le dos du paon le plus proche. Observant la manœuvre, le deuxième court vers nous et me mord la main, le plus fort qu’il peut. Heureusement, les oiseaux n’ayant pas de dent, je ne ressens qu’un léger pincement. Par contre, ayant compris le message, je prends mes distance et décide de les laisser vaquer à leurs occupations.
Quelques mètres de vélo plus tard, nous faisons encore une halte. Pourquoi cet arrêt précipité ? Eh bien, nous venons d’apercevoir un petit groupe de quokkas sur le bas-côté ! Ni une, ni deux, nous faisons une tentative d’approche, les mains bien visibles pour qu’ils sachent que nous venons en amis. Méfiants au départ, ces derniers viennent à notre rencontre ou plutôt à la rencontre de nos sacs à dos d’où émanent, certainement, des effluves de nourriture. Sur leurs deux pattes arrière, ces marsupiaux nains, nous regardent avec de grands yeux et un large sourire, les rendant complètement irrésistibles. On a envie de les prendre dans nos bras et leur faire de gros câlins.

Plages, baies et panoramas
Nous empruntons une route vallonnée qui met notre endurance à rude épreuve. Malgré le changement de vitesse de nos VTT, nous avons des difficultés durant certaines montées.

Nos efforts sont récompensés lorsque nous arrivons à Parker Point, où l’on peut contempler un superbe panorama dans une baie avec des bateaux amarrés, profitant d’une session de plongée. Une nouvelle fois, nous croisons un quokka qui nous salue juste avant de partir trouver un endroit au calme.



Après Parker Point, nous posons nos vélos à Little Salmon Bay, une petite crique où nous profitons du soleil pour nous relaxer et prendre quelques photos sur les rochers devant une eau bleu turquoise. Cela me donne envie de me baigner mais les températures ne sont pas assez élevées pour mettre un doigt de pieds dans l’eau et ne pas ressortir frigorifié. Il faudra se contenter de la vue.



Quelques mètres plus loin, nous voyons, sur la plage de Salmon Bay, deux pêcheurs, accompagnés d’un pique-assiette, quelque peu gênant. Trop éloignés pour voir ce qu’il se passe, nous les rejoignons afin d’assister à un spectacle très amusant. Un pélican s’est posé entre les deux pêcheurs et attend patiemment que ces derniers sortent des poissons. Opportuniste, cet énergumène, arrive à en arracher un, en plein vol, encore accroché à l’hameçon, provoquant la fureur des vieux pêcheurs. Après quelques insultes, ces derniers, bons joueurs, préfèrent se concentrer sur leur ligne plutôt que de chasser le pélican (d’autant plus qu’il reviendrait sûrement quelques secondes plus tard). En nous voyant, les pêcheurs nous sourient et nous disent, en haussant les épaules, « that’s life » (c’est la vie) d’un air résigné. Je ne peux m’empêcher de rire à cette boutade avant de leur souhaiter bon courage et bonne chance pour la suite de leur partie de pêche.



Le phare de Rottnest Island
Nous arrivons à un carrefour où deux choix s’offrent à nous. Continuer le tour de l’île sur une route plane ou visiter le Wadjemup Lighthouse, le phare de Rottnest Island situé, bien évidemment en haut d’une colline. Sans hésitation, nous prenons la deuxième option. Nous sommes ici pour une journée seulement donc autant en profiter le plus possible.
La montée est, comment dire, très pentue et il nous faudra utiliser toutes nos forces pour nous hisser en haut de la colline. Arrivés au sommet, nous avons droit à une vue à 360 degrés sur Rottnest Island. Le phare se situant au centre de l’île, nous pouvons apercevoir les plages, les baies alentours ainsi que les lacs que nous verrons de plus près cet après-midi.
En attendant, nous nous arrêtons au pied du phare, gardien de l’île et protecteur des navires, passant au large, pour rejoindre Fremantle. Pour les touristes que cela intéresse, il est possible de visiter le Wadjemup Lighthouse pour quelques dollars. Cependant, nous préférons l’admirer gratuitement d’en bas.


Une balade en bonne compagnie
Nous reprenons la route empruntée pour rejoindre le phare qui, en sens inverse, est beaucoup plus facile. Vous décrire tous les arrêts seraient beaucoup trop long mais je peux vous dire qu’il y a des dizaines de spots à voir et à admirer : Nancy Green Island où un quokka s’est amusé à fouiller mon sac à dos et à balancer certaines affaires sur le sable, Mary Cove, Wilson Bay, Eagle Bay, des lacs comme le Pink Lake qui comme son nom l’indique arbore une couleur rose pâle…






À chaque arrêt, nous rencontrons des quokkas avec qui nous faisons des selfies (pour ceux qui le veulent bien). Je ne sais combien de photos j’ai prises avec ma GoPro. Moi qui avais peur de n’en croiser aucun, mes craintes ont très vite disparues.





Retour sur Perth
En milieu d’après-midi, nous terminons notre boucle et arrivons au quai du ferry qui nous ramènera d’ici une heure à Perth. Je profite de ce temps libre pour acheter des cartes postales, faire des dernières photos avec mes amis les quokkas et me poser avec Jennifer sur l’herbe fraîche d’où nous pourrons apercevoir le ferry accoster.
Cette journée à Rottnest Island a été incroyable ! Ce sera, sans nul doute, l’un de mes meilleurs souvenirs en Australie. Si vous passez par Perth, vous devez obligatoirement visiter cette île merveilleuse où j’aurais bien aimé dormir une nuit. Je pense que pour profiter pleinement de ce lieu, deux jours sont nécessaires. Un pour faire le tour de l’île à vélo et un autre pour faire de la plongée et découvrir la faune marine que je ne verrai pas. Cependant, mon road trip étant loin d’être fini, il y aura d’autres occasions pour prendre masque, palmes et tuba et partir à la découverte de l’océan Indien.
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