6 février 2018

À la découverte de Perth

À peine réveillé, Paolo vient vers moi d’un air furieux. Ce dernier n’a pas du tout apprécié que Jade l’appelle dans la nuit, celle-ci n’arrivant pas à rentrer dans l’auberge (la serrure de la porte d’entrée étant un peu rouillée). Suite à cet incident, dont je ne suis pas responsable, il me menace de m’expulser de l’hôtel, sans me restituer ma caution. Après avoir parlementé de longues minutes et  lui faire entendre raison, il me donne un « simple » avertissement. Cette discussion irréelle me met dans de bonnes conditions pour entamer cette première journée en mode solo. Je n’en reviens pas d’avoir été sanctionné pour une faute que je n’ai pas commise. Dire que j’ai payé pour plusieurs nuits, je vais devoir prendre mon mal en patience… Petit conseil aux backpackers séjournant à Perth, évitez à tout prix le Palmerston Lodge qui me donne la sensation d’être à l’asile d’Arkham dans Batman. En effet, outre le concierge fou furieux, les personnes vivant ici depuis un long moment sont, comment dire, très bizarres (gentilles mais pas très nettes).

Visite du centre-ville

Ce matin, j’ai pris rendez-vous chez un garagiste afin de procéder à la révision de ma voiture. Avant d’entamer un parcours de plus de 4000 kilomètres, pour rejoindre Darwin, située dans l’état du Northern Territory, il est primordial de faire un check-up complet. D’autant plus que j’ai déjà bien roulé depuis mon départ de la Gold Coast, avec un peu plus de 5500 kilomètres au compteur.

Je laisse ma voiture au garage Kmart (une chaîne de grandes surfaces discount, proposant également un service réparation pour les voitures) où le mécanicien me propose de me téléphoner avant de procéder à toute réparation. Cela me permettra d’avoir une estimation des coûts et des pièces à changer.

En attendant, je décide de partir découvrir le centre-ville de Perth. Comme dans toute grande métropole australienne, je commence ma visite par le Central Business District (CBD) ou quartier des affaires en français. Au milieu des buildings appartenant à de grandes banques, fonds d’investissements et autres géants du secteur financier, je déambule sans destination particulière, empruntant les rues au hasard.

CBD Perth
Vue sur le CBD de Perth. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
CBD Perth
Maison au style alsacien dans le CBD. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Très rapidement, je me trouve à proximité des grands centres commerciaux et boutiques de prêt-à-porter, électronique, souvenirs… J’en profite pour acheter une nouvelle GoPro ainsi qu’une perche qui flotte à la surface de l’eau. Les occasions de découvrir la faune marine ne manquant pas sur la Western Australia, je préfère m’équiper convenablement et remplacer la caméra perdue dans les profondeurs de l’océan à Port Lincoln.

Je décide de prendre la toute dernière version, en n’oubliant pas d’acheter une carte mémoire et une perche en plastique flottante et fluorescente. Je demande au vendeur de me donner deux factures afin de me faire rembourser la TVA à l’aéroport. Pour ceux qui ne le savent pas, lorsque vous faites un achat de plus de 300$ (environ 190€), vous pouvez récupérer la TVA, correspondant à environ 9% du prix. Ce n’est pas grand chose mais c’est toujours ça de pris. Pour ma part, ce sera 50$ (soit 30€) d’économie.

La GoPro en ma possession, je continue la visite du CBD en empruntant des rues piétonnes où je croise, de temps à autre, des sculptures en plein air, dans un style assez proche de celles de Brisbane. D’ailleurs, je trouve que Perth ressemble sur certains aspects à Brisbane : un CBD adjacent à un fleuve traversant la ville, de grands jardins botaniques où les habitants font leur jogging matinal, un quartier spécifique pour faire la fête… L’une des différences majeures entre les villes est la présence de plages à Perth alors que Brisbane doit se contenter d’un « lagoon » artificiel.

Statues CBD
Des statues éparpillées dans le CBD. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Une mauvaise nouvelle

La visite du CBD terminée, je pars me balader à Elizabeth Quay sous un grand et beau soleil. Je dois dire que cette partie de la ville est très agréable. Je traverse une grande esplanade où trône une immense sculpture en arc de cercle, traversée par les rayons éblouissants du soleil. Sur le côté, un espace avec des jets d’eau a été aménagé. Ce dernier, encerclé par des bancs et des parasols, permet aux familles de se rafraîchir les jours de forte chaleur.

Esplanade Elizabeth Quay
Esplanade à Elizabeth Quay. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Sculpture Elizabeth Quay
Le soleil illumine la sculpture qui trône sur Elizabeth Quay. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Jets d'eau Elizabeth Quay
Un espace avec des jets d’eau permettant de se rafraîchir en été. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Juste en face, à côte de terminaux où plusieurs ferrys attendent patiemment que les voyageurs aient fini d’embarquer, j’aperçois une petite île que l’on peut rejoindre grâce à un pont sinueux. Je décide d’y jeter un œil et découvrir ce que celle-ci cache. Une aire de jeux pour enfants et un restaurant proposent aux passants de faire une halte avec une vue sur les immeubles du CBD. Chose inhabituelle, devant la terrasse du restaurant, des oiseaux ont un comportement des plus étranges. Sorte de cormorans, ces derniers plongent dans l’eau, tête la première, puis reviennent sur le rivage où ils étendent leurs ailes et « bronzent » au soleil, attendant que leurs plumes soient complètement sèches.

Ile ferry
Vue sur l’île à côté des terminaux de ferry. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Oiseau bronzage
Après une petite baignade, il est temps de se sécher. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Oiseaux Elizabeth Quay
Un peu de farniente pour ces oiseaux. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Pendant que je les observe, je reçois un appel du garage où j’ai laissé ma voiture en début de matinée. Au téléphone, j’ai la surprise de discuter avec un mécanicien français qui me donne de bien tristes nouvelles sur l’état de santé de ma Furiosa. Outre les quatre roues à changer et la vidange, il m’informe que les suspensions et les freins doivent être remplacés. Pour couronner le tout, une fuite d’huile dans le moteur, dont il ne trouve pas la provenance, est plutôt inquiétante et n’augure rien de bon si je décide de ne pas m’en occuper. Il finit de m’achever par le coût des réparations qui s’élèverait au minimum à 1500$, sans la réparation du moteur pour laquelle il faudrait rajouter au moins 2000$ à la facture initiale. Sachant que j’ai acheté ma voiture pour 2350$ (frais partagés avec mon ancienne coéquipière Fabiola, au début de mon aventure à Cairns), sa réparation me coûterait largement plus que l’achat ! La mort dans l’âme, je demande au garagiste de ne rien toucher. Je viendrai la récupérer en début d’après-midi. Avant de raccrocher, il m’explique qu’il faudra que je paie 50$ de check-up (normal) mais également 150$ pour la vidange alors que j’avais explicitement demandé de ne rien toucher tant qu’il ne m’avait pas contacté. Me sentant quelque peu arnaqué, je lui fais part de mon mécontentement qui me permettra seulement d’avoir une remise de 50$ sur le coût total…

Rencontre de ma première coéquipière

Sonné par cette fâcheuse nouvelle, je rentre déjeuner à l’auberge avant de me rendre au garage. Sur le chemin, je réfléchis à une idée me permettant de rejoindre Darwin et surtout de visiter la côte Ouest. Une seule solution me vient à l’esprit, louer un petit camping-car pendant un mois, temps nécessaire pour arriver dans le Northern Territory.

Aux alentours de midi, j’arrive au Palmerston Lodge où je tombe nez à nez avec Jennifer, ma nouvelle coéquipière de road trip. Ayant fait quelques Skype, nous n’avons pas trop de mal à nous reconnaître. Cette dernière, après avoir séjourné à Nouméa et visité Sydney, vient d’arriver à Perth.

Avant de lui expliquer la situation, je lui laisse le temps de s’installer dans sa chambre et de faire la connaissance de Paolo qui, comme à son habitude, a un comportement extrêmement étrange. Puis, une fois Jennifer débarrassée de ses affaires, je me lance et lui parle de l’état de la voiture. Véritable poubelle ambulante, j’ai pris la décision de l’amener à la casse, avant de quitter Perth avec un camping-car dont il faudra discuter du coût, ensemble, avec notre dernier acolyte, arrivant le lendemain en soirée. Je m’excuse du désagrément mais Jennifer me rassure et ne m’en tient pas rigueur. Ce sont des aléas, indépendants de ma volonté.

Après un rapide déjeuner, nous partons récupérer la voiture, qui nous servira à nous déplacer tout au long de notre séjour dans la capitale du Western Australia. Délesté de 150$, je propose à Jennifer de visiter, demain, Rottnest Island, une île au large de Perth, accessible uniquement par ferry. Étant l’une des attractions principales de la région, elle accepte volontiers. Du coup, nous achetons un ticket aller-retour pour Rottnest Island auquel nous ajoutons la location de vélo, nécessaire si nous voulons faire un tour complet de l’île. Ce sera aussi l’occasion de faire plus ample connaissance avant d’entamer un voyage de plusieurs semaines où nous serons ensemble 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

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