fabienaussie

Retour aux Blue Mountains

Après avoir quitté Port Macquarie et rouler une bonne partie de la soirée, nous arrivons au nouveau free camp, un parking situé juste en face d’un lac. A peine installé, je ne me fais pas prier pour rejoindre mon lit dans la voiture qui sera beaucoup plus « confortable » que la tente. Néanmoins, on ne peut pas dire que le sommeil ait été réparateur. La proximité du lac promettait une nuit paisible avec pour seul bruit de fond les mini vagues qui s’échouent sur le rivage. Malheureusement, juste à côté de nous, des travaux sur la voie publique ainsi qu’un chemin de fer (très emprunté) ont chamboulé tous les plans et m’ont tenu éveillé une bonne partie de la nuit.

Du coup, je me lève encore plus tôt que d’habitude, juste avant que le soleil ne fasse son apparition. En ouvrant la portière de la voiture, le froid me saisit et me fige littéralement malgré les couches de vêtements que je porte. Après quelques secondes d’hésitation, je décide de rester dehors afin de profiter du lever du soleil qui est tout simplement magnifique ! Une lumière jaune orangée envahit et éclaire le lac bleu nuit. Les rayons du soleil qui se reflètent dans l’eau mettent en évidence les ondulations du lac d’un calme olympien. Les ombres des mâts des bateaux sont totalement symétriques par rapport à la proue, donnant l’impression que ces derniers sont transpercés de part en part. Je m’assois sur les rochers face au soleil pour profiter du spectacle avant que les filles ne se réveillent.

Lever soleil
Lever du soleil sur le lac

A quelques pas de là, j’aperçois une sculpture représentant les lettres d’un scrabble et le mot « Imagine » où il manque le 2ème « i ». En l’observant de plus près, je me rends compte que ce lieu est parfait pour prendre une photo inoubliable. Je me mets à la place du « i » manquant et demande à Jade de prendre plusieurs clichés avec le lever du soleil en arrière plan. Après avoir pris la pose, je regarde les photos et suis très satisfait du résultat qui est bien mieux que ce que je ne me l’étais imaginé.

Imagine
Just imagine…

Ce shooting photo terminé, nous prenons notre petit-déjeuner sur une table de pique-nique avant de tout remballer dans la voiture et de partir vers notre nouvelle destination : les Blue Mountains. Si vous suivez mon blog depuis le début, vous savez que j’y ai déjà fait un tour au début de mon aventure en Australie. Ces montagnes proches de Sydney offrent une vue incroyable et tout à fait singulière qu’il ne faut rater sous aucun prétexte lorsque l’on voyage dans la région. Les filles n’y étant jamais allées, il était donc évident de faire un crochet par les Blue Mountains. Elles pourront ainsi être spectatrices de ce phénomène naturel, la teinte bleutée de cette chaîne de montagnes due aux essences d’eucalyptus.

Direction Katoomba, la ville principale des Blue Mountains et point de départ de nombreuses randonnées. Même si ma dernière visite remonte à plus d’1 an, je me souviens parfaitement des rues de ce petit village de montagne ainsi que l’emplacement « Echo Point ». C’est là que l’on peut admirer un panorama incroyable, une forêt qui s’étend sur des milliers d’hectares à perte de vue. En bon touriste que nous sommes, nous prenons de nombreuses photos avant de nous lancer dans une longue randonnée qui nous amènera aux sites principaux des Blue Mountains.

Panorama Echo Point
Magnifique vue des Blue Mountains depuis « Echo Point »

1er arrêt, les « 3 sisters ». Je ne vous rappelle pas l’histoire de ces 3 rochers provenant d’une légende aborigène (si vous souhaitez en savoir plus, n’hésitez pas à cliquer sur le lien suivant où je raconte ma 1ère visite ici https://fabienaupaysdoz.com/2015/10/22/les-blue-mountains/). Sur le chemin de randonnée nous amenant aux « 3 sisters », je remarque qu’il y a toujours autant de monde que la dernière fois malgré le froid hivernal qui commence à se faire sentir en cette saison.

Juste après, nous partons vers une partie du trek que je n’avais pas encore empruntée. Un minimum de condition physique est nécessaire pour descendre les « Giant Staircase ». Il s’agit d’un immense escalier de pierre, composé de marches gigantesques partant du sommet des « 3 sisters » jusqu’au début de la forêt des Blue Mountains. Durant la balade, nous sommes contraints d’enlever les couches de vêtements sur notre dos. Le froid de Katoomba a laissé place à la chaleur produite par cet exercice physique. Nous terminons même les « Giant Staircase » en t-shirt, essoufflés, accompagnés de quelques gouttes de sueur. En bas, nous rencontrons des groupes de randonneurs amorçant la montée de ces marches, prenant une grande bouffée d’air frais avant cette ascension qui sera certainement plus dure que la descente. A cet instant, je suis heureux et soulagé d’avoir pris le chemin en sens inverse mais attendons de voir le reste de la randonnée.

Randonnée Blue Mountains
Sur le chemin de randonnée
Cascade Blue Mountains
Cascade dans la forêt des Blue Mountains

Nous traversons une partie de la forêt durant bien 3/4 d’heure avant de nous arrêter au « Scenic Railway » qui offre aux touristes une nouvelle vue des Blue Mountains. Pour les plus paresseux, il est possible d’arriver ici via un téléphérique qui effectue à votre place la descente et la montée. Pour les sportifs ou les personnes à petit budget (ne voulant pas dépenser plusieurs dollars pour utiliser le téléphérique), ils ne restent plus qu’à emprunter le sentier afin de rejoindre les hauteurs et repartir en direction d’Echo Point. Vous l’aurez compris, en bon backpacker, nous choisissons la 2ème option, plus économique permettant également de perdre quelques grammes et d’améliorer notre cardio. Mais pour le moment, nous préférons profiter des installations mises en place aux alentours du « Scenic Railway ». Juste à côté du téléphérique, un petit détour propose aux voyageurs d’en connaître plus sur les Blue Mountains qui étaient un site minier quelques siècles auparavant. Par ailleurs, des œuvres d’art ont été disséminées tout au long du chemin. Cela n’a rien à voir avec l’histoire des Blue Mountains mais l’idée est très intéressante. Les artistes ont utilisé l’environnement naturel pour sublimer leurs œuvres via des jeux de lumière, le souffle du vent ou encore le reflet du ciel.

Mines Blue Mountains
Les mines des Blue Mountains
Oeuvre d'art Blue Mountains
Une œuvre d’art représentant une toile d’araignée en 3D
Sculpture Scenic Railway
Une autre œuvre d’art du « Scenic Railway »

Nous restons bien plus d’1/2 heure avant de nous décider à remonter le sentier et revenir à notre point de départ. L’ascension est tout aussi intense que la descente des « Giant Staircase ». Arrivés au sommet, nous sommes récompensés par la vue sur « Katoomba Falls », les fameuses cascades de la région que j’avais eu l’occasion d’admirer lors de ma dernière visite. Emerveillées par la beauté du site et voulant aussi reprendre leur souffle, les filles préfèrent rester quelques instants ici avant de terminer la dernière partie de la randonnée jusqu’à « Echo Point ». Voilà, la boucle est bouclée. Il nous aura fallu plusieurs heures pour finir le principal trek des Blue Mountains.

Katoomba waterfalls
Les Katoomba waterfalls

Avant de partir de Katoomba pour nous rendre au free camp situé non loin d’ici, nous décidons de visiter la ville et profiter des derniers rayons du soleil. On pourrait comparer Katoomba à l’une de nos stations de ski en France. Un petit village de montagne composé avant tout de magasin d’équipements de randonnée, de boutiques souvenir, de bars/restaurants et de petites supérettes. Après avoir traversé Katoomba en long, en large et en travers, nous nous arrêtons dans un mignon petit café ressemblant à un chalet. La décoration intérieure est composée de meubles en bois massif et de petites lumières donnant un aspect chaleureux à la pièce. Pour nous réchauffer, nous commandons des boissons chaudes, servies par le propriétaire du bar, un Canadien avec une chemise de bûcheron et une grosse barbe, vrai cliché ambulant. Comme très souvent en Australie, ce dernier entame la discussion et nous demande d’où nous venons, ce que nous faisons ici. Lorsque je lui réponds que je suis français, il ne peut s’empêcher de parler ma langue mais d’une manière assez hésitante. Il m’explique qu’il vient de la partie anglo-saxonne du Canada et que durant toute sa scolarité, il a essayé d’apprendre le français, obligatoire à l’école jusqu’aux études secondaires. Le français étant l’une des langues les plus difficiles à apprendre selon les étrangers, la majorité des Canadiens « anglo-saxon » l’abandonnent à partir de l’université. C’est dommage car je trouve qu’à l’époque actuelle il est important de savoir parler plusieurs langues (au moins une de plus que la notre). Ne serait-ce que par curiosité des autres cultures. A travers la langue, nous découvrons d’autres us et coutumes, états d’esprit, points de vue que nous n’imaginions même pas. Malheureusement, je constate que dans la plupart des pays où l’anglais est la langue maternelle, les personnes ne font aucun effort pour en apprendre une autre. Beaucoup partent du principe que l’anglais est la langue internationale et que par ce fait, il n’est pas nécessaire de savoir parler français, italien, espagnol, allemand… Bien entendu, le début de l’apprentissage est compliqué mais il faut réussir à dépasser cela. En revenant en arrière, l’anglais était l’une des matières que je détestais le plus avec le sport à l’école. Pourquoi apprendre une autre langue si je vis uniquement en France ? Les touristes qui viennent ici n’ont qu’à parler le français, un point c’est tout ! Puis, l’évolution de la société avec la mondialisation ainsi que l’âge font que l’on se rend compte à quel point les langues sont riches et nous en apprennent beaucoup sur l’autre ainsi que sur soi-même. J’espère qu’un jour cette façon de penser sera partagée par les Anglo-saxons qui seront capables de communiquer dans une autre langue que la leur.

Rue Katoomba
Dans les rues de Katoomba
Coffee Shop Katoomba
Le café de Katoomba
Café Katoomba
De délicieuses boissons chaudes pour se réchauffer

Suite à cette courte conversation, nous dégustons nos boissons chaudes et nous réchauffons tant bien que mal. La nuit faisant son apparition, nous décidons de nous rendre au cœur des Blue Mountains où j’ai trouvé un camping gratuit avec des avis plutôt positifs sur Wikicamps. Une petite route sinueuse nous amène sur une aire où l’on aperçoit plusieurs voitures qui se sont sûrement arrêtées pour dormir. Nous tournons un peu avant de trouver l’emplacement idéal à côté d’une table de pique-nique et non loin des toilettes. En parlant de toilettes, comment dire… J’en ai rarement vu d’aussi répugnantes ! Déjà pas de lumière, ce qui me contraint à prendre une lampe torche, pas très pratique. A l’ouverture de la porte, une odeur âcre et malodorante envahit le cabanon. Je définirais celle-ci par un subtil mélange d’ammoniaque et autres composants nauséabonds. En relevant la cuvette des toilettes, l’odeur est encore plus intense, me giflant littéralement le visage (enfin surtout le nez). Là, devant moi, un énorme trou sans fond me fait paniquer. Si la bouche de l’enfer existait, je pense que ça ressemblerait à ça ! Avant de faire ma petite commission, j’essaie d’estimer la profondeur de ce puits digne d’un film d’horreur où le serial killer balancerait les corps de ses victimes. Muni de ma lampe torche, je me penche pour n’apercevoir pas grand chose. La lumière n’est pas assez forte pour éclairer le trou jusqu’au fond. Bon, je décide de ne plus perdre de temps et avant que je ne m’évanouisse, je fais ce que j’ai à faire en retenant ma respiration tout du long. Puis, tel un candidat de Fort Boyard voyant les derniers grains du sablier tomber, je me précipite à la sortie et reprend mon souffle.

Free camp Blue Mountains
Bienvenue au free camp des Blue Mountains
Diner free camp
Préparation du dîner au free camp

Suite à cette aventure où mon sens de l’odorat a été mis à rude épreuve, je rejoins les filles pour le dîner avant de m’écrouler sous la tente frigorifié malgré les 2 couvertures, la veste, le pull, les grosses chaussettes et le jogging. Je sens que la nuit va être glaciale mais peu importe, le road trip continue dans la joie et la bonne humeur !


Port Macquarie

Les adieux à Coffs Harbour faits, nous partons vers notre 2ème destination, Port Macquarie, une station balnéaire, située à environ 390km au nord de Sydney. Mais avant de nous lancer pour 4h de voiture, un arrêt à des douches publiques ne serait pas du luxe. N’ayant pas eu l’occasion de nous laver ni la veille, ni cette journée, nous avons comme une envie de nous savonner un peu, nous sentir frais, revigorés, bref dans les meilleures conditions possibles avant que la nuit ne tombe. Pour palier à cette situation, je me munie de mon meilleur ami durant ce road trip à savoir mon smartphone et ouvre l’application « Campermate ». Ni une ni deux, mon Samsung nous géolocalise sur la map de l’Australie et affiche toutes les douches publiques dans les alentours. Après avoir lu les avis des autres utilisateurs, j’en sélectionne une à quelques kilomètres de Coffs Harbour sur une plage un peu isolée, lieu parfait pour ne pas être trop dérangé par les gens.

C’est ainsi que nous arrivons à Hungry Head Beach où nous trouvons des douches à l’intérieur du Surf Club de la plage. A cet instant, un sentiment de bonheur nous envahit, je ne me serais jamais douté que le paradis sur terre pouvait ressembler à ça : un jet d’eau froide, sans rideau bien entendu, avec comme déco du carrelage blanc usé par le temps et un tag rouge à moitié effacé. Pour couronner le tout, une petite odeur d’urine s’échappe des toilettes, placées juste derrière, et embaume l’ensemble de la pièce. Malgré tout cela, je peux vous assurer que vous remercier Dieu de ce magnifique cadeau ! Au moins, la douche n’est pas à l’extérieur et il n’y a personne dans un rayon de plusieurs kilomètres. J’attrape mon savon, ma serviette et mon rechange pour courir vers la « salle de bain » où je me lave rapidement dû à l’eau glacée qui jaillit du pommeau. La douche est assez spartiate mais bon ce n’est rien par rapport à ce que les vrais spartiates devaient endurer. C’est vrai, comparé au fait de passer un hiver entier à devoir vivre (ou plutôt survivre) loin de tout, à seulement 12 ans afin d’être reconnu et accepté par sa tribu, se laver à l’eau froide dans un endroit peu accueillant, c’est le Club Med !

Douche Hungry Head Beach
La fameuse douche de Hungry Head Beach

 

Les ablutions terminées, nous profitons d’être ici pour visiter les alentours. La plage de sable fin est totalement déserte. Non loin de là, nous apercevons une falaise où l’on devrait avoir une vue sur Hungry Head Beach. Sans hésiter, nous nous y rendons et avons droit à un spectacle splendide : sous un ciel dégagé et ensoleillé, une plage s’étend sur des kilomètres avec l’océan à perte de vue. Après avoir admiré ce paysage pendant une dizaine de minute, il est maintenant temps de partir pour éviter de devoir rouler dans la nuit qui va tomber d’ici 2h.

Hungry Head Beach
La plage de Hungry Head Beach
Vue Hungry Head Beach
Vue sur la plage de Hungry Head Beach

 

Je prends le volant mais fatigué, je laisse très vite ma place à Jade. J’en profite alors pour chercher un free camp où passer la nuit aux abords de Port Macquarie. La tâche n’est pas facile et 2 possibilités s’offrent à nous :

  • Une aire d’autoroute, trop proche de la voie rapide, où le bruit est paraît-il insupportable,
  • Une clairière, au calme, à l’intérieur d’une forêt un peu angoissante quand la nuit tombe.

Exténué, je choisis la clairière où je pourrais dormir sans être dérangé par les moteurs de voiture. Cependant, lorsque nous nous engageons dans la forêt, je me rends compte que le lieu est beaucoup plus effrayant que je ne l’avais pensé. Le décor est digne d’un film d’horreur : un petit sentier que nous devons emprunter très prudemment au vu des trous disséminés un peu de partout, des arbres immenses où des cris d’oiseaux émanent des branches et une clairière située devant l’entrée d’un terrain de paintball. Cerise sur le gâteau, nous sommes seuls, ce qui n’est pas du tout rassurant.

Trop tard pour changer d’avis. Nous déballons les affaires nécessaires pour passer la nuit ici et discutons autour de notre table de camping, allumée par une simple bougie. Au bout d’un moment, un camping car s’arrête devant nous. Aveuglés par les phares, j’aperçois une silhouette s’approcher tout doucement. C’est parti, le film d’horreur peut commencer : qui va être la 1ère victime ? Je ne sais pas mais j’espère que ce ne sera pas moi… Au bout de quelques secondes, nous voyons qu’il s’agit simplement d’un backpacker comme nous, oufff… Ce dernier nous demande si nous sommes bien sur un free camp et soulagés nous lui répondons par l’affirmative. Hésitant à l’idée de s’arrêter ici, nous lui supplions pratiquement de rester, ce qu’il accepte. Comme on dit, plus on est de fous, plus on rit !

Maintenant, nous pouvons partir nous coucher l’esprit tranquille. Cette fois-ci, c’est à mon tour de dormir dans la tente et je ne peux pas dire que le sommeil ait été réparateur. Malgré le calme du lieu (étrangement trop calme), je passe ma nuit à chercher la position la plus confortable possible sans grand succès. Pire, je suis réveillé par des bruits de pas qui se sont arrêtés juste à côté de notre tente. Mon cœur commence à battre de plus en plus vite, je retiens ma respiration et mon imagination envisage les scénarii les plus fous. Je commence à avoir en tête les visages les plus horribles des serial killers de film tels que Freddy et sa peau complètement brûlée, muni de ses griffes rouillées ou encore Jason Voorhees avec son masque de hockey et une hache à la main. Au bout de quelques minutes (qui m’ont paru des heures), les bruits de pas lourds s’éloignent de la tente. Je reprends alors mes esprits, il devait s’agir d’un kangourou tout simplement.

Levé à l’aurore, je sors de la tente et observe le campement à la lumière du jour, totalement différent et moins effrayant que la veille à la nuit tombée. Les filles se réveillent peu de temps après, ce qui nous permet d’être prêt assez rapidement. Pendant que nous terminons notre rangement, le camping car des jeunes backpackers reprend sa route, nous laissant une fois de plus seuls. Les affaires rentrées dans la voiture, j’allume le contact pour rejoindre la voie rapide mais surprise, le moteur ne démarre plus… D’après le bruit que fait Furiosa, j’ai comme l’impression que la batterie a rendu l’âme. 3ème jour de road trip et les galères commencent. Je ne pensais pas que cela arriverait aussi vite. Après avoir râlé quelques minutes, je réfléchis afin de trouver une solution à notre problème mécanique. Je n’en vois qu’une, appeler la RACQ (Royal Automobile Club of Queensland), mon assurance afin qu’un garagiste vienne nous aider.

Au téléphone, je tombe sur une dame très désagréable avec un fort accent australien qui me pose je ne sais combien de questions. Ayant beaucoup de mal à la comprendre je lui fais répéter plusieurs fois, en la suppliant de parler plus lentement. Bien entendu, cette dernière ne fait aucun effort et excédée, crie pour se faire entendre. Pour couronner le tout, elle a le même problème que moi et n’arrive pas à déchiffrer ce que je dis à cause de mon accent français. Au même instant, une voiture s’arrête à côté de nous. En ayant marre de ce dialogue de sourd avec la RACQ, je décide de raccrocher et demander plutôt de l’aide à la conductrice, qui n’est autre que la propriétaire du terrain de paintball. Je lui explique notre problème et très gentiment, elle essaie de nous aider avec notre panne. Afin de redémarrer la batterie grâce à celle de son 4×4 , nous avons besoin de câble qu’elle n’a pas en sa possession. Pas de chance ! Cependant, elle nous informe que des clients ne devraient pas tarder à arriver. L’un d’entre eux aura peut-être l’équipement nécessaire et pourra nous dépêtrer de cette situation qui dure depuis plus d’1h.

Au bout de 30 min, des voitures se garent et là miracle, nous tombons sur un groupe de garagistes munis de câbles ! Ils arrivent à faire redémarrer notre voiture au bout de plusieurs minutes. Nous avons aussi droit à un conseil de leur part à savoir changer la batterie qui est quasiment morte. Voilà, 1er coût que je n’avais pas forcément prévu dans mon budget initial… Préférant la jouer « safe », je décide de suivre leur conseil. Je trouve un magasin « Supercheap Auto » (équivalent d’un « Norauto ») qui sera le 1er lieu que nous visiterons à Port Macquarie. Durant le trajet, j’ai droit à une réflexion de la part de Patricia qui me conseille d’être moins stressé, que la solution n’était pas si compliquée. Il suffit juste de payer les réparations et aller de l’avant. Facile à dire lorsque l’on ne participe pas aux frais… Je préfère ne pas relever ce commentaire totalement inutile et surtout ne pas lui dire le fond de ma pensée (ses réflexions, elle peut se les mettre où je pense) surtout lorsque l’on n’a pas forcément aidé au moment de la panne.

Après m’être délesté de 190$, nous pouvons profiter de la journée et visiter les lieux incontournables de Port Macquarie. 1er arrêt, le phare de la ville. Nous partons sur les hauteurs de Port Macquarie pour profiter également de la vue sur les plages ainsi que de la route côtière que nous avons prévu d’emprunter plus tard. Devant la falaise, se dresse fièrement le phare, gardien des transports maritimes de la ville. L’architecture et les couleurs (blanc et bleu) me font tout de suite penser aux maisons des îles grecques comme Mykonos ou Santorin. Contrairement aux phares que j’ai eu l’occasion de voire en Australie, celui-ci est beaucoup plus petit et atypique.

Lighthouse Port Macquarie
Le phare de Port Macquarie
Lighthouse Beach
Vue sur la plage Lighthouse Beach

 

Le vent étant assez fort, nous prenons quelques photos puis partons rapidement pour rejoindre la plage « Lighthouse Beach ». Nous nous installons sur l’herbe et déjeunons en toute tranquillité, abrités des rafales qui donnent à l’eau une couleur blanche écume. Après ce repas frugal, nous partons faire un peu d’exercice pour éliminer tout ça. Nous empruntons un chemin de randonnée qui longe toute la côte de Port Macquarie. Nous marchons de plage en plage toutes aussi magnifiques les unes que les autres.

Coastal Road Port Macquarie
Le chemin côtier de Port Macquarie
Plage Port Macquarie
Plage de Port Macquarie
Coastal Road Port Macquarie
Plage de Port Macquarie sur la Coastal Road

 

Au bout de plus d’1h de marche, nous décidons de rebrousser chemin afin de récupérer la voiture et nous rendre à notre 3ème arrêt, le « Breakwall ». Situé à l’entrée d’un bras de mer, commencement de la rivière Hasting, le Breakwall est célèbre pour ses rochers peints à la main par des touristes ou les habitants des alentours. Chaque rocher a une peinture qui lui est propre et témoigne d’un message que les personnes ont voulu laisser. Certains sont uniquement une trace du passage d’un groupe d’amis ou d’une famille à Port Macquarie. D’autres, sont des œuvres d’artistes qui ont voulu représenter une plage, un surfeur sur une vague, un dragon… Ils utilisent intelligemment la forme du rocher pour donner vie à leur peinture, donnant l’impression que celle-ci va jaillir de la roche. Enfin, certains sont des hommages à des personnes chères, disparues trop tôt et deviennent ainsi des pierres tombales exprimant la tristesse mais aussi l’amour des auteurs envers leur proche décédé.

Breakwall
Les rochers du Breakwall
Breakwall beach
Vue sur la plage du Breakwall
Rochers Breakwall
Moi posant sur les rochers du Breakwall

 

Cette petite balade terminée, nous avons encore une fois l’envie de nous doucher, d’autant plus que le soleil et la marche nous ont fait quelques peu transpirer. Juste devant nous, nous apercevons un camping payant dont les entrées sont totalement ouvertes, sans aucune surveillance. Une idée me vient alors à l’esprit… Qui dit camping, dit douche ! Je propose aux filles de partir à la voiture prendre nos affaires de toilette et rentrer dans le camping afin de profiter gratuitement d’une douche qui ne sera pas glacée cette fois-ci. Les filles approuvent cette suggestion et nous mettons notre plan à exécution. Nous rentrons dans le camping le plus naturellement possible pour nous diriger vers les douches. Ici, nous avons droit à des cabines individuelles avec réglage de la température de l’eau. Des prises électriques à disposition, nous branchons nos téléphones et batteries externes afin de faire le plein. Oui avec les campings, les douches et les toilettes, les prises électriques font partie des biens et services indispensables pour notre road trip. En effet, sans un téléphone chargé, je ne peux pas accéder aux applications « Wikicamps », « Campermate » ou encore « Fuel Map », ce qui rendrait notre voyage plus compliqué. Bien entendu, j’ai une prise USB qui se branchent sur l’allume cigare de la voiture mais que nous devons partager à 3.

Bizarrement, la douche prend beaucoup plus de temps que la veille. Après avoir pleinement profiter de la salle de bain du camping, nous nous dirigeons vers la voiture pour nous rendre au 4ème et dernier arrêt de la journée, l’hôpital des koalas. Comme son nom l’indique, cet hôpital est réservé aux koalas malades, handicapés ayant été trouvés par des gens en forêt ou sur le bord de la route. Ces petites boules de poil sont alors envoyés à Port Macquarie où des bénévoles en prennent soin. En fonction des blessures ou de l’avancée de la maladie, les koalas restent dans cet hôpital plusieurs jours ou mois avant d’être relâchés dans la nature. Certains resteront toute leur vie ici, leur état, handicap, rendant impossible leur survie à l’extérieur des murs de cet hôpital. L’entrée étant gratuite, nous pouvons accéder directement aux cages où les koalas dorment et mangent paisiblement. A leur vue, nous fondons littéralement. Le koala doit être l’animal le plus mignon du monde ! C’est impossible de ne pas craquer devant cette peluche vivante avec ses petits yeux.

Hôpital des koalas
L’entrée de l’hôpital des koalas
Koala dort
Un koala en pleine sieste
Koala mange
Si les koalas ne dorment pas, ils mangent

 

Durant notre visite, nous croisons un groupe qui suit une bénévole de l’hôpital. Cette dernière présente les différents résidents, expliquant les raisons de leur présence ici. Certains ont été heurtés par une voiture, d’autres ont été brûlés lors d’un « bushfire » (feu de forêt). D’autres encore ont attrapé une maladie dont la plus dangereuse et la plus répandue, les chlamydias. Cette MST (maladie sexuellement transmissible) cause des ravages chez les koalas, les rendant totalement aveugles et incapables de survivre dans la nature. Pauvre petite bête ! Heureusement qu’il existe des endroits comme celui-ci pour prendre soin d’eux jusqu’à leur bon rétablissement. La bénévole finit son discours en nous expliquant les différentes étapes avant la remise en liberté des koalas totalement rétablis. Tout d’abord, durant leur passage ici, les bénévoles essaient de ne pas rester trop proche d’un koala afin d’éviter de les apprivoiser, ce qui les rendrait incapable de vivre à l’état sauvage. Les interactions sont uniquement réservées aux soins de l’animal, au nettoyage de sa cage et le remplissage de leur « gamelle » d’eucalyptus. Une fois que le vétérinaire estime qu’un koala est guéri, il faut alors le « mettre en quarantaine ». Ils le déplacent dans une cage à l’abris des regards des touristes qui viennent visiter l’hôpital afin de les déshabituer à la présence de l’Homme. Au bout d’un certain temps, les bénévoles relâchent l’animal dans la nature, en espérant ne plus jamais le revoir ici !

La visite terminée, nous décidons de mettre un peu d’argent dans l’urne pour les dons. L’hôpital ne fonctionnant que comme cela, je me vois mal sortir d’ici sans rien donner. Les actions que mettent en œuvre ces personnes sont d’utilité publiques et doivent être récompensées ! Sans argent, l’hôpital fermerait sûrement ses portes et avec eux la vie de centaines de koalas seraient en danger. Il est également possible d’adopter un résident permanent pour environ 150$. Non, vous ne repartirez pas chez vous un koala dans les bras, si c’est ça que vous pensez. En adoptant un koala, vous aurez régulièrement de ses nouvelles par voie postale avec des photos bien évidemment. Je trouve l’idée assez sympa.

Voilà, avec l’hôpital des koalas, la visite de Port Macquarie est déjà terminée. Avant de partir, nous faisons un barbecue dans le parc de la ville, se trouvant face à la mer. Je me charge de faire griller les saucisses tandis que les filles coupent les légumes et préparent le riz. Cette fin de journée ne pouvait pas mieux se passer ! Ce moment de partage nous permet de nous poser un peu car nous n’avons pas arrêté un seul instant. Après avoir fait la vaisselle, il est l’heure de quitter la belle ville de Port Macquarie et continuer notre aventure vers le sud où nous attendent de somptueux paysages et des surprises plus ou moins agréables…

Barbecue Port Macquarie
Jade en plein épluchage d’oignons
Barbecue Port Macquarie
Le roi du barbecue !


Un nouveau départ, mon road trip en Australie

C’est parti, je me lance dans mon 1er article « Mondoblog ». Tout d’abord, pour ceux qui n’ont pas lu mon profil (ouhhh les petits coquinous), laissez moi me présenter. Mon prénom est Fabien, je suis Français et j’ai 30 ans déjà… J’habite en Australie depuis un certain temps grâce au Working Holiday, un visa provisoire pour les étrangers de moins de 30 ans, permettant de rester au pays des kangourous pendant 1 voire 2 ans (sous certaines conditions).

Souhaitant garder le contact avec mes proches et graver à jamais cette expérience exceptionnelle, j’ai décidé depuis mon départ de France (en septembre 2015) d’ouvrir un blog pour relater mes aventures. Pour ceux que cela intéresse, je vous invite à lire mes articles passés sur mon autre site https://www.fabienaupaysdoz.com où vous aurez une idée plus précise de qui je suis. Sur ma page Mondoblog, je préfère commencer à vous raconter mon histoire à partir du début de mon road trip qui s’est étalé sur environ 2 mois entre Avril et Juin 2017.

Maintenant que vous avez fait plus ample connaissance avec moi, je peux commencer mon récit qui a connu de nombreux rebondissements mais chuttt je ne vous en dis pas plus pour le moment. Asseyez-vous confortablement et laissez-vous emporter par le récit de mon périple digne de celui d’Ulysse (bon j’exagère un peu mais je suis Marseillais, chez nous, nous aimons bien en rajouter, ça donne plus d’intensité à nos propos).

Après 6 mois de bons & loyaux services à travailler sur la Gold Coast (grande ville au sud de la région du Queensland), j’ai décidé de partir pour un road trip et traverser une bonne partie de l’Australie. Ce sera la dernière ligne droite avant mon retour en France après environ 2 ans à fouler les terres australiennes (le temps passe tellement vite).

Depuis des semaines, j’organise ce périple de plusieurs milliers de kilomètres où j’ai dû trouver une réponse à différentes questions essentielles au bon déroulement de ces 2 prochains mois d’aventure.

1. Partir seul ou accompagné ?

Seul, le temps risque d’être long… En effet, certains jours, il me faudra conduire 7 ou 8h durant avant d’arriver à la destination suivante. De plus, en cas de galères (ce qui risquent d’arriver dans ce genre de voyage), il est toujours préférable d’être accompagné et d’avoir un autre avis et des idées différentes pour résoudre les problèmes. J’ai donc décidé de trouver des partenaires de road trip.

Après plusieurs « castings », mon choix s’est porté sur 2 personnes, me paraissant les plus adaptées à mon rythme de vie, mon profil & mon caractère qui peuvent, parfois, être difficile à supporter, je dois l’avouer. Voici, les heureuses élues :

  • Patricia, ma colocataire espagnole sur la Gold Coast,
  • Jade, une française d’Annecy, rencontrée via Facebook suite à mon annonce de recherche de compagnons de voyage sur la page « Les Français sur la Gold Coast ».

2. Quel sera l’itinéraire ?

J’ai décidé de voir les choses en grand ! Au programme, descente de la East Coast puis traversée de la South et West Coast avant de faire une partie du Northern Territory pour finir à Darwin. En tout, environ 9 000 km de trajet ! C’est ambitieux, peut-être un peu trop au vu de l’état de ma voiture… Pour l’instant, je ne me soucie pas trop de cela et préfère me focaliser sur les étapes à court terme. S’il y a des problèmes en chemin, nous les règlerons au fur et à mesure.

3. Où dormir & se doucher ?

Afin d’économiser au maximum et réduire les coûts, nous avons décidé de privilégier les free camps. Rester en auberge de jeunesse pendant 2 mois, c’est un budget que nous ne pouvons pas nous permettre. En effet, à 25$ la nuitée en moyenne, rien que pour dormir nous en aurions pour 1 500$ sans compter les autres frais à savoir la nourriture et l’essence (oui, étonnament, un Homme et une voiture ont besoin de s’alimenter s’ils veulent avancer, ce qui n’arrange pas notre budget assez serré).

Fort heureusement, avec les nouvelles technologies, il est plus facile de trouver des lieux gratuits où dormir. Une application smartphone, « Wikicamps », plutôt bien foutue, répertorie tous les campings gratuits en Australie avec en prime la liste des douches, toilettes et autres endroits facilitant le confort des voyageurs itinérants à petit prix, voire gratuits.

Pour réduire les frais d’essence, là aussi, une application, « Fuel Map », affiche toutes les stations services avec leur prix. Merci Internet & les smartphones, je ne sais pas ce que je ferais sans vous.

En faisant la liste ci-dessus, je me rends compte que ce voyage risque d’être fort en émotion, avec des moments assez épineux à résoudre. Malgré tout, la joie, la bonne humeur et la visite de lieux improbables et magnifiques feront oublier tous les hypothétiques coups durs. Trêve d’organisation, il est temps de se lancer dans le grand bain et partir sans plus attendre sur les longues routes australiennes.

C’est ainsi que par une belle matinée chaude et ensoleillée de la Gold Coast, nous quittons, Patricia et moi, notre maison pour nous rendre à la 1ère étape, Coffs Harbour, situé à 320km de distance, au sud de la East Coast.

Nous installons nos affaires dans la voiture et à ce moment-là, je me rends compte que celle-ci est bien plus chargée que je ne l’avais prévu. Malgré sa profondeur, ma grosse Furiosa n’a plus aucun espace de libre. Il a même fallu réfléchir plusieurs fois afin que tout rentre convenablement. Un vrai Tetris !! Après avoir récupéré Jade et son énorme valise, nous partons pour 3h30 de voiture, sourire aux lèvres, mêlé d’excitation, sûrement dus à cette aventure hors du commun.

Rangement de la voiture
Voiture prête, c’est parti !
Le road trip commence
En voiture, l’aventure commence

En début d’après-midi, nous arrivons à Coffs Harbour et quittons par la même occasion le Queensland pour la région du New South Wales. Le trajet nous ayant ouvert l’appétit, nous nous arrêtons sur la plage de Charlesworth Bay pour un pique-nique bien mérité. La plage est splendide mais le temps beaucoup moins. Nous qui étions habitués au soleil brûlant de la Gold Coast, nous sommes accueillis à Coffs Harbour par les nuages et une légère pluie. Portant un débardeur, un short et des tongs, je me vois contraint de changer de garde-robe et m’habiller plus chaudement. Et ce n’est qu’un début : l’hiver arrive à grand pas et le froid risque d’être rude au fur et à mesure que nous descendons la côte. A la différence de la France, plus vous allez vers le sud, plus il fait froid voire glacial ! Je n’imagine même pas les nuits à l’extérieur dans la tente Quechua avec des températures proches des 0°C avec si l’on a un peu de « chance » (bien entendu ironique) la pluie et/ou le vent… Un vrai bonheur ! Pour l’instant, ne pensons pas trop à cela et organisons plutôt les 1ères visites de la ville. Après une dizaine de minutes de recherche sur Google, nous trouvons les principales attractions à ne pas manquer pour nos 2 jours ici. Suite aux conseils de « Trip Advisor », nous partons visiter les hauteurs de la ville où la vue est, parait-il, incroyable.

Charlesworth Bay, Coffs Harbour
Charlesworth Bay, plage de Coffs Harbour
Pique nique à Charlesworth Bay
Notre premier pique nique
Oiseau à Charlesworth Bay
Un nouvel ami, attiré par l’odeur du pique nique

Nous empruntons une petite route sinueuse avant d’arriver à notre destination. Devant nous, le panorama nous permet d’apprécier tous les environs de Coffs Harbour, la ville, bien entendu, mais aussi les différentes plages ainsi que les vallées boisées vert émeraude. Cerise sur le gâteau, la nature nous offre un bel arc-en-ciel qui semble se jeter sur la marina de la ville que nous avons prévu de visiter le lendemain. Nous immortalisons ce moment par de nombreuses photos avant de redescendre et nous rendre au « big banana ». Aussi étonnant que cela puisse paraître, le « big banana » fait partie du top 5 des attractions à ne pas louper sur Coffs Harbour. Pour faire simple, il s’agit d’une sculpture représentant une banane gigantesque. Pourquoi une banane ? Eh bien, l’activité agricole de la région repose principalement sur ce fruit. Les habitants ont donc voulu rendre hommage à la culture de la banane qui emploie et fait vivre des milliers de personnes. Bon, je vous avoue que nous ne nous sommes pas éternisés, une simple photo et hop nous partons en centre-ville.

Les hauteurs de Coffs Harbour
Vue des hauteurs de la vallée de Coffs Harbour
Les hauteurs de Coffs Harbour
La vallée de Coffs Harbour
The Big Banana Coffs Harbour
Le fameux Big Banana de Coffs Harbour

Nous faisons quelques courses avant de nous diriger vers le free camp que j’ai choisi pour la nuit. Se situant à l’extérieur de Coffs Harbour, le site est plutôt bien noté sur « Wikicamps » par les autres voyageurs qui se sont arrêtés à ce camp de fortune. Propre, disposant de toilettes et d’un évier pour faire la vaisselle, le free camp obtient une note de 4/5 avec un seul bémol : le bruit du fait de sa proximité avec la route nationale. Le choix étant assez limité dans les parages, je n’ai pas hésité un instant.

Nous arrivons dans la nuit noire et trouvons par chance une place parmi un certain nombre de voitures ayant la même idée que nous. Nous sommes sur le point de passer notre 1ère nuit à l’extérieur et je sens que cette expérience va être assez cocasse. Dans un 1er temps, il va falloir préparer les lits avec, pour nous aider, la lampe de poche afin de pouvoir installer la tente quelque parts à côté de la voiture. Heureusement, il s’agit d’une tente dépliable que nous n’avons pas besoin de monter ce qui va nous faire gagner du temps et de l’énergie. Je vais passer les détails mais il nous a bien fallu un peu plus d’1/2 heure avant d’être prêt. Maintenant, question existentielle, qui dort où ? La tente ne peut héberger que 2 personnes et la voiture 1 seule. Ayant conduit toute la journée, je demande aux filles si je peux avoir la voiture pour la nuit. Bien entendu, nous ferons des roulements car je pense que dormir en tente est beaucoup moins confortable qu’en voiture, protégeant du froid et des intempéries. Le dîner vite expédié, nous partons nous coucher avant de commencer une nouvelle journée de road trip.

Comme je m’en doutais, je suis réveillé au petit matin. Je sens que les grasses matinées ne vont pas être très fréquentes. Entre le bruit des voitures qui remballent tout avant de reprendre la route, la voie rapide et les rayons du soleil, il faut être très fatigué et sourd pour ne pas se lever aux aurores. En ouvrant la portière, des frissons m’envahissent le corps et mes poils se hérissent au contact de la fraîcheur matinale. Je rentre dans la voiture rapidement et m’habille plus chaudement avec grosses chaussettes, pull, veste et jogging. Une vraie gravure de mode ! Je pourrais défiler pour la Fashion Week sans aucun problème… Il va falloir que je m’y fasse, ce nouveau style de vie laisse très peu de place aux vêtements tendances, le plus important étant le confort et l’apport de chaleur.

Les filles se réveillent peu de temps après moi, elles aussi, saisies par le froid que nous ne connaissions pas sur la Gold Coast. Le petit-déjeuner, plutôt rapide, sera suivi par un moment que je redoutais tant, le rangement de la voiture. Il nous aura bien fallu 3/4 heure pour être prêt à s’en aller. Le mystère reste encore entier : les valises, matelas et cartons déplacés la veille ne rentrent plus dans la voiture. Nous sommes contraints de nous séparer de quelques affaires après avoir essayé par tous les moyens de faire rentrer ce joli barda dans la voiture. Je ne vous parle même pas de la tente Quechua qu’il a fallu replier afin qu’elle puisse rentrer dans sa housse. Lorsque l’on voit les publicités où les campeurs, frais comme la rosée du matin, ne mettent que quelques secondes à déplier et replier la tente, je peux vous dire que la réalité est tout autre. A 3 dessus et malgré la notice d’utilisation, nous avons galéré plusieurs dizaines de minutes… Je crois que démonter une tente classique nous aurait pris moins de temps que celle-ci. Après un acharnement sans limite, nous parvenons finalement à la replier de manière à ce qu’elle tienne dans sa housse.

Maintenant que tout est en ordre, nous pouvons repartir sur Coffs Harbour, visiter le centre-ville. Nous arrivons à la marina, accompagnés d’un beau soleil qui ne nous quittera pas de la journée. La ville a construit un port de plaisance très agréable où les familles, touristes, habitants aiment passer du temps. Entre la vue sur le port, l’océan, les îles alentours, la baignade près du ponton ou encore une balade sur les quais, il y a de quoi faire. Nous commençons notre promenade par flâner près de la plage et prendre des photos de l’océan. A l’extrémité du ponton, nous remarquons juste en face de nous, un petit îlot accessible à pieds, en passant juste derrière le port. Il s’agit d’une réserve naturelle, Muttonbird Island, où des oiseaux migrateurs s’arrêtent tous les ans durant leur période de nidification.

Promenade à la marina
Promenade sur le ponton du port de plaisance de Coffs Harbour
Plage de Coffs Harbour
Plage près de la marina de Coffs Harbour
Port Coffs Harbour
Le port de Coffs Harbour

Nous décidons d’aller y faire une petite visite. Ce sera l’occasion d’en apprendre plus sur la faune environnante mais aussi d’avoir une vue panoramique sur la ville et la vallée de Coffs Harbour. L’ascension de Muttonbird Island est plutôt sportive, d’autant plus que la chaleur du soleil devient de plus en plus intense. Nous sommes tenus de rester sur le chemin balisé car il s’agit d’un endroit protégé qu’il ne faut pas déranger. Les oiseaux creusent des nids dans la terre pour y pondre leurs oeufs donc en se baladant n’importe où, nous risquons de détruire l’écosystème par inadvertance. De partes et d’autres du chemin, nous voyons des centaines de terriers abandonnés (la période de nidification étant terminée) qu’ont dû creuser les oiseaux plusieurs mois de cela.

Muttonbird Island
L’île de Muttonbird Island
Balade à Muttonbird Island
Balade sur le chemin de Muttonbird Island

Arrivés au sommet, nous reprenons notre souffle et profitons de la vue magnifique sur Coffs Harbour. Juste devant nous le port de plaisance avec ses bateaux amarrés sur les quais puis les plages où barbotent les touristes et tout au fond, la vallée verdoyante où nous y avions fait un tour la veille. C’est exactement ça que j’attendais de mon road trip : être spectateur de ce que la nature et l’Homme peuvent nous offrir de plus beau. Cette ambiance paisible, zen se fait ressentir dans le comportement des gens. Tout le monde est détendu et profite de cette belle journée où seul le bruit de l’océan est perceptible depuis Muttonbird Island. Bien que nous apprécions cette vue splendide, toutes les bonnes choses ont une fin.

Plage de Coffs Harbour
Vue sur la plage de Coffs Harbour depuis Muttonbird Island
Sur le chemin de Muttonbird Island
Moi, en pleine réflexion à Muttonbord Island

Il est temps de retourner à la voiture pour nous rendre à notre seconde destination qui nous rapproche de Sydney, une ville chère à mon coeur que je n’ai pas vu depuis plus d’un an déjà. Je me rends compte que le temps passe vite. Je m’étais fait la promesse de revenir dans ma ville d’adoption après avoir fini mon travail en usine mais des occasions et des rencontres m’ont éloigné de mon projet initial. Je ne regrette pas mes choix, bien au contraire, mais je dois avouer que je suis impatient d’y revenir. Ce n’est qu’une question de jours maintenant. En attendant ces retrouvailles, je vais profiter de chaque instant de ce road trip qui est une aventure où l’inconnue, la découverte et l’émerveillement seront mon quotidien. Coffs Harbour m’a donné un aperçu de ce que sera le reste de mon voyage et je dois vous dire que je suis impatient de voir ce que l’Australie va m’offrir.