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Lieux et rencontres surprenants sur le chemin de Port Lincoln

Six heures du matin, je sors de mon « lit », encore anesthésié par une nuit n’ayant pas été des plus confortables. La voiture ainsi que la toile de la tente sont recouvertes d’une fine couche de givre qui commence à fondre sous l’effet des premiers rayons du soleil. Sur une plaine, au milieu d’une végétation aride où seules les plantes les plus résistantes survivent, se lève un soleil sans nuage alentour, annonçant une belle journée. Comme toujours, j’en profite pour me réveiller en douceur sans que personne ne perturbe ce moment de silence et de paix.

Camping gratuit
L’aire d’autoroute servant de camping de fortune. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Lever soleil désert
Lever de soleil dans le désert. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

En route pour Port Lincoln

Les filles prêtes, nous entamons la route dans un nouvel environnement. Une très grande ligne droite, dans un désert sans aucun relief où l’on rencontre une voiture toutes les demi-heures.

Route Port lincoln
Sur la route de Port Lincoln. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Désert South Australia
Une route un peu ennuyeuse. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Pour notre prochaine destination, nous avons choisi de nous arrêter à Port Lincoln, une ville réputée pour deux attractions à ne pas louper lorsque l’on est en Australie, à savoir :

  • La plongée en cage avec des requins blancs ;
  • Nager avec les lions de mer

Il s’agit d’un des temps forts de ce road trip que j’attends avec impatience depuis des semaines ! Notre séjour à Port Lincoln est planifié du début à la fin, qui je l’espère se passera comme prévu contrairement à Adelaïde.

Haltes à Whyalla et Tumby Bay

Sur le chemin nous amenant à Port Lincoln, nous apercevons sur le bas-côté un énorme engin de guerre. Intrigués, nous nous arrêtons pour en savoir un peu plus sur la présence de ce bateau en plein milieu du désert. Il s’agit du HMAS Whyalla J153/B252, une corvette datant de la Seconde Guerre Mondiale, construite ici, dans la commune de Whyalla. Ce navire est l’attraction principale d’un musée maritime, situé juste à côté d’une zone militaire. L’entrée étant payante, nous nous contentons d’admirer le HMAS Whyalla de l’extérieur avant de reprendre la route.

Navire de guerre
Le HMAS Whyalla. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
HMAS Whyalla
Un navire assez imposant. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Deux heures plus tard, nous faisons une deuxième halte afin de nous dégourdir les jambes et prendre un café dans un petit village en bord de mer, Tumby Bay (situé à environ trois-quarts d’heures de Port Lincoln). Nous nous garons en face de la plage dont l’eau est d’un calme olympien et d’une couleur bleue turquoise donnant envie de s’y baigner.

Plage Tumby Bay
La plage de Tumby Bay. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

A peine sortie de la voiture, Patricia fait bande à part et décide de faire une balade le long de la plage. Ce n’est pas plus mal car son mutisme et son comportement négatif commencent à me taper sur le système. Je suis certain qu’elle reste avec nous uniquement par intérêt, ayant besoin de la voiture pour rejoindre Perth où elle a réservé un billet d’avion. Elle pourrait au moins faire un effort pour que la fin du road trip se passe bien, ne serait-ce que par respect et reconnaissance de la laisser continuer la route avec nous alors que je pourrais très bien la planter ici.

Après avoir acheté une boisson chaude, Jade et moi nous dirigeons également vers la plage. Au loin, sur le sable, nous apercevons un groupe de pélicans se dorant la pilule juste à côté d’un ponton de bois. Nous nous approchons doucement vers eux pour ne pas les effrayer mais ces derniers semblent totalement indifférents à notre présence. Tant mieux, cela nous permet de prendre de belles photos de ces grands oiseaux assez impressionnants. Jade préfère rester à distance, de peur de se faire attaquer par l’un d’eux. Pour ma part, au contraire, je m’approche au plus près.

Pélicans Tumby Bay
Les pélicans de Tumby Bay. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Pélicans
Les pélicans de plus près. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Nous décidons de les laisser tranquille et marchons sur le ponton. Nous profitons de cette magnifique vue où l’on voit quelques bateaux amarrés au large. Des gens sautent à l’eau, certains avec un appareil photo étanche, d’autres avec un harpon, s’adonnant à leur loisir favori.

Ponton Tumby Bay
Le ponton de Tumby Bay. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Baie Tumby Bay
La baie de Tumby Bay. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Tumby Bay
Tumby Bay. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

L’auberge de jeunesse de Port Lincoln

En milieu de journée, nous quittons Tumby Bay pour arriver à l’auberge de jeunesse YHA de Port Lincoln.

En rentrant dans le hall, nous sommes mis rapidement dans l’ambiance :

  • Les murs sont tapissés de stickers d’animaux marins ;
  • Des statues de lions de mer et de tortues ont été disséminées dans toute la pièce ;
  • Cerise sur le gâteau avec une grande cage et un requin ouvrant largement sa gueule, prêt à dévorer n’importe quels backpackers trop aventureux.
cage requin Port Lincoln
Aperçu de la plongée en cage. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Nous sommes accueillis par la propriétaire qui nous propose de faire le tour de l’auberge. Je crois que je n’ai jamais vu un backpack aussi propre, bien entretenu et moderne de toute ma vie. Si je devais donner une note sur 10 je mettrais un 20 ! Une cuisine sans nourriture qui traîne, ni vaisselle sale, des salles de bain et toilettes semblant tout juste rénovées, une chambre avec de vrais et grands lits ainsi qu’un salon et une terrasse avec des écrans géants. C’est vraiment le paradis.

Cuisine YHA
La cuisine du YHA de Port Lincoln. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Lit YHA
La chambre de l’auberge. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Urinoirs YHA
Des urinoirs qui font peur ! Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

La propriétaire souhaitant que cet endroit reste impeccable, nous explique les règles de vie à l’hôtel qu’il faut suivre à la lettre sous peine d’être viré d’ici. Elle souligne à maintes reprises le fait que nous devons laisser les pièces propres, dans le même état que nous les avons trouvées en entrant.

La visite terminée, elle nous demande les raisons de notre venue à Port Lincoln même si elle les connaît déjà. Demain matin, j’ai prévu de nager avec les lions de mer tandis que Patricia et Jade visiteront la ville. Puis, le jour d’après, nous partons faire une plongée en cage en espérant voir des requins blancs avec l’agence Adventure Bay Charters. À cet instant, elle nous coupe la parole pour nous dire que cette compagnie est très bien pour les lions de mer mais n’est pas la meilleure pour les requins compte tenu de la méthode utilisée pour les attirer vers le bateau. Adventure Bay Charters utilise les ultra-sons produits par la musique d’AC/DC alors que leur concurrent Calypso Star Charters jette du sang et des restes de poissons dans l’eau. Comme toutes les agences partent au même endroit, les requins privilégient le Calypso aux autres opérateurs n’ayant pas l’autorisation légale pour utiliser le sang et les cadavres de poissons. En un instant, je sens le stresse monter en moi, ne voulant pas revivre la catastrophe des dauphins à Adelaïde…

Port Lincoln et ses alentours

Bien installés, nous demandons à la propriétaire du backpack ce qu’il y a à visiter dans les parages, voulant profiter de la fin de journée. Cette dernière nous suggère de partir vers les hauteurs de Port Lincoln afin d’admirer la vue et le coucher du soleil puis de partir en centre-ville pour boire un coup dans un pub. Elle nous invite aussi à faire des balades sur plusieurs plages si l’on en a le temps entre les lions de mer et les requins.

Avant de partir, elle nous demande si nous pouvons inviter une des pensionnaires de l’auberge qui n’a pas de moyen de locomotion pour découvrir les alentours de Port Lincoln. Il s’agit d’une Italienne qui est actuellement à l’extérieur en train de fumer une cigarette.

Nous partons à sa rencontre et discutons un peu de son parcours en Australie et de ses raisons d’avoir quitté l’Italie. Comme beaucoup de backpackers, la crise, les conditions de travail et les salaires ridicules en Europe l’ont incitée à venir se réfugier à l’autre bout du monde. Elle nous parle de ses postes dans l’industrie pharmaceutique en Allemagne puis dans la mode en Espagne au siège de Zara. De mauvaises expériences et plus particulièrement l’Espagne où vous travaillez énormément pour, en reprenant ses mots, « un salaire merdique ainsi qu’un patron dictateur et lunatique ».

Arrivée à Sydney avec son copain, elle avait rapidement trouvé un travail de conseillère clientèle pour une entreprise internationale de poker en ligne, recherchant des étrangers qui parlent au moins une langue de plus que l’anglais (plus particulièrement l’italien, le français et l’allemand, leur principale clientèle). Après six mois dans la société, elle s’est vue proposer un « sponsorship » lui permettant d’obtenir un visa quasi-permanent pour vivre en Australie (à condition de rester plusieurs années au sein de cette entreprise). Malheureusement, la veille de déposer son dossier au service de l’immigration, les lois concernant les visas pour les étrangers ont changé. Les conditions étant beaucoup plus restrictives, son sponsorship n’était plus possible.

Elle ne désire en aucun cas repartir en Europe (comme c’est le cas pour beaucoup d’entre nous) mais n’aura sans doute pas le choix. Elle regrette de ne pas être venue en Australie une dizaine d’années auparavant, lorsque les règles d’immigration étaient plus faciles. À son récit, j’ai l’impression de me reconnaître car moi aussi je vais devoir rentrer en France d’ici quelques mois… Mes supérieures ont toujours voulu que je reste mais il leur était impossible de me faire travailler au-delà de six mois (condition sine qua non du Working Holiday Visa). Si seulement j’étais parti plus tôt, je n’en serais pas là, à stresser à l’idée de retourner en France, pays trop traditionnel, pas assez ouvert d’esprit, où la crise n’a jamais été aussi forte que maintenant.

Après cet instant de regret et de tristesse, nous prenons la voiture et partons au Winter Hill Lookout pour découvrir la vue sur Port Lincoln. Un beau coucher de soleil nous attend et nous profitons de ce spectacle durant un très long moment.

Winter Hill Lookout
Le Winter Hill Lookout. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Winter hill Lookout coucher soleil
Le coucher de soleil sur Winter Hill Lookout. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Winter Hill lookout
C’est beau, non ? Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Nous finissons la soirée dans un pub en bord de mer avec une bière pour les filles et un coca zéro pour moi (le monde à l’envers mais après mes années fac et école de commerce, j’ai développé un sentiment de répulsion vis-à-vis de l’alcool, mis à part les cocktails bien sucrés). Nous repartons dans la discussion que nous avions entamée à l’auberge. Au fil de la conversation, l’Italienne me donne l’adresse email de sa supérieure qui pourrait être intéressée par mon profil. Pour le poste qu’elle a dû quitter, le sponsorship est possible à condition d’avoir un master en marketing, ce qui est mon cas. Cependant, j’ai des doutes quant à cette possibilité car il me reste un peu plus de deux mois avant que mon visa ne se termine définitivement. Généralement les entreprises proposent un sponsorship après avoir travaillé au moins six mois chez eux… Je vais tout de même tenter ma chance, sans grand espoir.

Port Lincoln plage
La plage en face du pub de Port Lincoln. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Devant me lever tôt pour partir nager avec les lions de mer, je décide de rentrer au backpack afin de profiter d’une bonne nuit de sommeil. Demain va être une journée riche en émotion et sûrement inoubliable que je ne veux rater sous aucun prétexte.


Adélaïde, un séjour court et pluvieux

Alors qu’une fine pluie tombe et résonne sur le toit métallique de la voiture, je me réveille un peu contrarié de voir ce ciel très nuageux qui n’augure rien de bon. Le camping est un mode de vacances agréable lorsque le temps est chaud et ensoleillé. Par contre, cela est vite gâché par le froid et la pluie auxquels s’ajoute le manque de confort.

Imaginez-vous, à six heures du matin, les yeux à moitié ouverts, sortir de la voiture et poser les pieds dans l’herbe mouillée, devoir se changer avec une température extérieure frôlant le zéro degré, sans possibilité de prendre de douche, il est alors difficile de garder le sourire et de se dire que la journée va bien se passer. Heureusement, le cadre est assez sympa, avec un lac paisible où barbotent de nombreux oiseaux.

calme camping
Un bel endroit calme pour camper. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Lac camping
Le lac en face du camping. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Préparation de notre séjour à Adelaïde

Nous partons prendre notre petit-déjeuner dans la ville la plus proche où des toilettes publiques sont placées juste à côté d’un parc. Suite à un « débarbouillage express », nous nous installons en-dessous d’un kiosque où des prises électriques nous permettent de recharger nos téléphones portables tout en nous protégeant de la pluie.

Nous profitons de cet instant pour organiser notre séjour à Adélaïde où nous n’allons rester que deux petits jours. La deadline pour arriver à Perth s’approche rapidement, ce qui nous contraint à faire des stops d’un, deux voire trois jours maximum (les arrêts à Sydney, Melbourne et  le circuit sur la Great Ocean Road ayant été chronophages).

Tout d’abord, nous devons trouver une auberge de jeunesse où passer la nuit, en tenant compte de plusieurs critères :

  • Un prix abordable ;
  • Une place de parking (fini de galérer et tourner dans le quartier pour trouver un parking gratuit comme à Sydney et Melbourne) ;
  • Idéalement située entre le centre-ville et la marina où je dois me rendre le lendemain matin pour ma rencontre avec les dauphins (enfin si ce n’est pas annulé…) ;
  • Avec des critiques positives dans l’ensemble (évitons les backpacks insalubres ou trop bruyants).

Toutes ces contraintes nous permettent de trouver, en quelques instants, l’endroit idéal à savoir le « Backpack Adelaïde Travellers Inn ». Sans plus attendre, je téléphone et réserve une chambre de trois pour une nuit seulement.

Le problème de l’hébergement résolu, nous organisons notre journée de demain. Je dois être à la marina à sept heures du matin afin de prendre un bateau et partir au large pour nager avec les dauphins durant trois heures. Pendant ce temps, les filles en profiteront pour visiter Adélaïde et me rejoindront aux alentours de midi afin de reprendre la route.

Une arrivée pluvieuse

Il nous faut un peu moins de deux heures pour rejoindre Adelaïde, la capitale de l’État du South Australia et cinquième ville d’Australie après Sydney, Melbourne, Brisbane et Perth. Cette ville côtière doit son nom à la reine Adélaïde, épouse de George IV, roi du Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande de 1830 jusqu’à sa mort en 1837.

Nous garons la voiture dans le parking de l’auberge, faisons notre check-in afin de déposer nos valises sans plus attendre et partons prendre une douche. Puis nous traversons la route pour prendre un verre dans un pub et déjeuner avant de partir visiter la ville. Enfin, c’est ce qui était prévu… Durant notre repas, un orage a décidé de s’arrêter juste au-dessus Adélaïde. Des trombes d’eau déferlent dans les rues, rendant impossible la promenade.

Pas le choix, changement de plan, nous allons nous atteler à faire nos lessives dans la buanderie du backpack. Compte tenu de la quantité importante de vêtements, nous partons à tour de rôle enclencher une machine et un sèche-linge tandis que les deux autres restent à la table du pub. Le wifi étant gratuit, nous en profitons pour donner de nos nouvelles sur les réseaux sociaux, envoyer des photos de notre périple à nos amis et notre famille. J’utilise cet après-midi pour écrire des cartes postales que j’ai achetées depuis que nous avons quitté la Gold Coast. Même si Internet nous permet de communiquer facilement avec les autres, j’aime bien écrire et envoyer des cartes qui font toujours plaisir. Je trouve que c’est plus personnel qu’un simple message sur Facebook. Même si les nouvelles technologies ont changé beaucoup d’habitudes dans notre quotidien, certaines pratiques resteront ancrées à jamais malgré les évolutions, dont l’envoi de cartes postales.

Mauvaise nouvelle…

En milieu d’après-midi, je reçois un appel de la part de l’agence qui organise la rencontre avec les dauphins prévue demain. Comme je le redoutais, l’excursion est annulée pour cause de mauvais temps. Dès le réveil, je sentais que cette journée allait être désastreuse et je ne me suis pas trompé. Déçu et triste, j’accuse le coup. Voilà que mes plans du lendemain changent également. Je me contenterais donc de visiter Adelaïde avec les filles.

La nuit tombée, nous repartons à l’auberge et allons vite nous coucher, impatients que cette journée se termine.

Visite d’Adelaïde

Le soleil est enfin de retour ! Nous allons pouvoir pleinement profiter de cette journée pour visiter les lieux incontournables de la ville. L’auberge proposant gratuitement des locations de vélos, nous sautons sur l’occasion pour en prendre un chacun et partir à l’aventure dans les rues d’Adelaïde.

Balade Adelaïde
Balade en vélo dans Adelaïde. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Cette fois-ci, je laisse les filles diriger les opérations. Ces dernières ont prévu de passer la matinée au Central Market, le marché principal de la ville (que l’on peut comparer au Queen Victoria Market de Melbourne). Depuis 148 ans, le Central Market offre une grande diversité de produits alimentaires venant des quatre coins du globe avec environ 70 commerçants. Ce lieu est une véritable fourmilière où vous trouverez tout le nécessaire pour préparer un bon repas : légumes, fruits, viande, fromage, gâteaux… Les senteurs provenant des étals me donnent l’eau à la bouche mais mon budget serré ne me permet pas de faire des folies. Je me contente de déambuler dans les allées et regarder cette nourriture délicieuse sans rien acheter.

Stands Central Market
Les stands du Central Market. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Allées Central Market
Dans les allées du Central Market. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Juste derrière le Central Market se trouve le quartier de Chinatown avec ses boutiques souvenirs et ses restaurants bon marché. Nous passons rapidement devant un food-court proposant une grande diversité de plats asiatiques (thaï, chinois, japonais…) mais sans nous arrêter (11h30 c’est un peu tôt pour déjeuner). Jade en profite pour acheter des cadeaux souvenirs qu’elle ramènera en France pour son entourage. Pour ma part, je ne suis pas un grand fan de ce genre de cadeaux qui finissent souvent à la poubelle. À la place d’un cendrier ou d’un magnet à mettre sur le frigo, je préfère recevoir une carte postale ou des spécialités du pays, de la région. Concernant l’Australie, à part la Vegemite (une pâte à tartiner salée à base de levure de bière) très désagréable en bouche si vous n’êtes pas Britannique ou Australien et les Tim Tam (des biscuits au chocolat), il n’y a pas grand-chose à ramener en termes de nourriture.

Chinatown entrée
Bienvenue à Chinatown. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Food-court Chinatown
Un food-court asiatique. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

La visite du quartier terminée, nous reprenons les vélos et partons vers le jardin botanique pour profiter d’un peu de verdure. Comme dans toutes villes australiennes qui se respectent, le jardin botanique est une obligation lorsque vous dépassez un certain nombre d’habitants. Celui d’Adelaïde n’a rien à envier à ceux de Sydney, Melbourne, Brisbane ou Cairns :

  • Des allées calmes et verdoyantes ;
  • Des arbres centenaires, d’une hauteur vertigineuse ;
  • Des perroquets, cacatoès et ibis partant à la rencontre des passants pour quémander de la nourriture ;
  • De belles serres en verre qui abritent des plantes tropicales ;
  • Des fontaines disposées ça et là amenant une touche artistique et poétique.
Jardin botanique rivière
La rivière traversant le jardin botanique. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Allées jardin botanique
Dans les allées du jardin botanique. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
pampa jardin botanique
Un style pampa désert au jardin botanique. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
serre jardin botanique
La serre du jardin botanique. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Jardin botanique serre
Dans la serre du jardin botanique. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Jardin botanique arche
Très romantique, n’est-ce pas ? Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Nous terminons notre balade en vélo par le centre-ville et sa rue principale Grenfell Street où se concentrent les magasins, les centres commerciaux, le cœur économique de la ville.

Dans les rues (et même depuis notre arrivée à Adelaïde), j’ai constaté que les habitants sont quelque peu étranges dans leur comportement. Ils ne sont ni violents ni désagréables, bien au contraire. C’est juste qu’ils sont, comment dire, un peu spéciaux. Vous rencontrez très souvent des gens un peu simplets, qui n’ont pas forcément toute leur tête. Comparé aux autres endroits que j’ai visité, c’est bien la première fois que je remarque cela. D’ailleurs, lorsque plus tard, je contacte mon amie australienne Peiling (qui vit sur la Gold Coast) et lui fait part de mon étonnement, celle-ci me confirme mon ressenti : « Tu sais Fabien, les habitants d’Adelaïde sont très gentils et très chaleureux mais ils sont aussi très limités… » Du temps qu’ils ne sont pas agressifs et impolis (comme c’est souvent le cas à Paris par exemple), je n’ai aucun problème, ni aucune gène avec eux.

Le centre d’Adelaïde est très agréable. En sortant de la rue commerçante de Grenfell Street avec ses immeubles au style contemporain, nous tombons sur des quartiers avec un charme d’antan, une architecture de l’époque victorienne, aux murs rouge-orangé.

Grenfell Street
Grenfell Street. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Cochons Grenfell Street
Des cochons vous indiquent les poubelles à Grenfell Street. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Adelaide Arcade Grenfell Street
Entrée de la galerie marchande Adelaide Arcade sur Grenfell Street. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
style victorien centre ville
Un monument au style victorien dans le centre-ville. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Une nuit dans le désert

Nous ramenons les vélos à la réception de l’auberge et partons sur les routes du South Australia. Après plus d’une heure de voiture, à la nuit tombée, nous nous arrêtons sur une aire d’autoroute, située au milieu de nulle part dans un environnement ressemblant au désert australien. Nous n’avons pas encore entamé la partie réellement désertique mais le paysage s’est quand même modifié : de grandes plaines à perte de vue, une voie rapide avec peu de passage et une terre rouge ocre.

Le froid glacial de l’air me pousse très rapidement à prendre congé. Je préfère, sans plus tarder, aller me coucher en m’emmitouflant dans les nombreuses couvertures.

Cette visite à Adelaïde ne s’est pas passée comme je l’avais imaginée. Les aléas météorologiques ont gâché ce séjour qui faisait partie d’un des temps forts du road trip. Malgré tout, je reste positif, bien d’autres activités sont à venir et la découverte de nouveaux endroits est déjà en soi une chance formidable.


Dernières heures sur la Great Ocean Road (Jour 4)

L’humidité ambiante et le froid me réveillent dès six heures du matin. Comme d’habitude, debout le premier, j’en profite pour faire une petite balade. Selon les commentaires d’anciens campeurs laissés sur l’application Wikicamps, ce camping abrite des koalas.

Je pars vers le lac et profite de ce moment pour admirer la vue en toute tranquillité. Puis, je m’approche de la forêt d’eucalyptus et observe méticuleusement toutes les branches en hauteur afin de trouver un koala.

Lac aurores camping
Le lac du camping aux aurores. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Koala matin
Un koala assez matinal. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Mes efforts vont être récompensés puisque j’en vois un grimper sur le tronc d’un eucalyptus avant de s’installer au sommet, calé confortablement. Je ne me lasserais jamais de ces petites boules de poils que j’aimerais tant emporter avec moi !

Une heure et demie plus tard, je reviens vers la voiture où j’aperçois les filles prendre leur petit-déjeuner.

Port Campbell

Nous partons en direction de Port Campbell. Ce sera l’occasion de faire un brin de toilette et de visiter la ville.

Nous nous garons en face des toilettes publiques où je me lave de manière très rudimentaire : brossage de dents et lingettes pour bébé sur les parties principales du corps. Ce matin, je n’ai pas le courage d’en faire plus à cause du froid.

Cinq minutes plus tard, me voilà prêt ! Les filles étant toujours aux toilettes, je me dirige sur la plage où un gang de mouettes s’y est installé. Au loin, j’aperçois un ponton où des gens sautent à l’eau. Étonné, je décide d’y aller pour voir ce qu’il s’y trame.

Port Campbell mouette plage
Les mouettes posées sur la plage de Port Campbell. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Jetée Port Campbell
La jetée d’où sautent les surfeurs. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Des surfeurs ont décidé de braver le danger. Ils se jettent avec leur planche du haut du ponton, en évitant de se prendre la ligne d’un des pêcheurs installés sur la jetée de bon matin. Je les regarde partir au large où les attendent d’énormes vagues. J’en reste bouche bée : non seulement la hauteur des vagues est impressionnante mais le courant est très violent. S’ils ne font pas attention, ils se dirigeront tout droit vers les falaises qui jouxtent le ponton. Lorsque je vois leur niveau, je me rends compte que ce sont de véritables experts qui savent ce qu’ils font. Néanmoins, un accident est vite arrivé s’ils ne sont pas suffisamment vigilants et concentrés…

Surf port Campbell
Au loin les surfeurs de Port Campbell. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Falaise surf Port Campbell
Le courant mène droit les surfeurs aux falaises de Port Campbell. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

De ma position, j’aperçois les filles, posées sur la plage et décide de les rejoindre.

Loch Ard Gorge

Quelques minutes de route suffisent pour arriver au Loch Ard Gorge, célèbre pour son bras de mer qui s’engouffre dans les profondeurs des falaises calcaires.

Nous empruntons un petit sentier qui nous emmène sur un point de vue dégagé. De là, nous pouvons clairement voir cette avancée de mer qui rentre avec force, à toute vitesse dans une grotte sombre et peu accueillante. Ce spectacle magnifique me donne des frissons. Je m’imagine être au milieu des vagues et du courant, tentant de survivre tant bien que mal avant de mourir d’épuisement ou noyé (voire les deux).

Loch Ard Gorge entrée
L’entrée du Loch Ard Gorge. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Bras de mer Loch Ard Gorge
Le bras de mer du Loch Ard Gorge. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Après cette vision cauchemardesque, nous reprenons la marche pour arriver sur une plage où l’on peut voir les immenses falaises de la Great Ocean Road. Je ne sais pas si c’est habituel mais je trouve que l’océan est particulièrement déchaîné aujourd’hui. Ce n’est pas le jour pour aller nager… Par contre, ça l’est pour prendre de belles photos avec une nature à l’état brut.

Plage déchaînée Lock Ard Gorge
L’océan déchaîné sur la plage du Loch Ard Gorge. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Vague Loch Ard Gorge
Observez la violence des vagues. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Loch Ard Gorge Vagues
Ça décoiffe au Loch Ard Gorge ! Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Nous revenons sur nos pas et prenons une bifurcation pour arriver à une petite crique. Un panneau d’information nous apprend que le nom Loch Ard Gorge provient d’un navire qui s’est échoué au large d’ici. Le premier juin 1978, le Loch Ard, qui venait d’Angleterre et devait se rendre à Melbourne, heurte un récif. À bord, 56 personnes tentèrent de survivre mais seulement deux y parviendront. Voici leur histoire… (Pas mal cette introduction à la New York, section criminelle)

« Tom Pearce, un moussaillon de 18 ans arriva à se hisser sur un canot de sauvetage. Après des heures de lutte, à ramer à contre-courant, il parvint finalement à rejoindre la crique. À peine les pieds sur la terre ferme, il entendit des cris provenant de l’eau. Au large, il aperçut une jeune fille de 18 ans en train de dériver, accrochée fermement à ce qu’il restait du mât du bateau. Eva Carmichael, une immigrante irlandaise venue en Australie avec toute sa famille, fut sauvée par Tom Pearce qui brava une nouvelle fois les vagues durant une heure. Revenus sur la plage, ils s’abritèrent dans une cave et se réchauffèrent à l’aide d’une bouteille de brandy, échouée sur le sable (provenant sûrement des cales du Loch Ard). Après un repos bien mérité, Tom escalada la gorge pour partir chercher de l’aide. Dans une ferme non loin de là, il trouva deux hommes qui l’aidèrent à remonter Eva, échappant ainsi à la mort. »

Aujourd’hui, de cette histoire, il n’en reste plus qu’une plaque commémorative et un cimetière pour se souvenir, rendre hommage aux 54 personnes ayant péri ici.

Crique des naufragés
Vue sur la crique des naufragés du Loch Ard. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Crique Lord Ard Gorge
La crique du Loch Ard Gorge. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Cave naufragés
Cave où les deux naufragés se sont réfugiés. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

The Razorback

Nous restons une demi-heure dans la crique avant de nous rendre devant le Razorback, un immense rocher, juste à côté du Loch Ard Gorge.

Je ne sais pas trop pourquoi les australiens l’ont nommé ainsi, le Razorback étant une sorte de sanglier vivant dans le bush. Je suppose que la référence vient plutôt du mot « razor », signifiant rasoir en anglais.

Ce rocher a la particularité d’avoir des bords aiguisés comme des lames de rasoir. Sans cesse soumis aux forces du vent et de l’océan, le Razorback subit les effets de l’érosion. D’ailleurs, si on l’observe avec attention, on peut voir quelques fissures prendre forme.

The Razorback
The Razorback. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Razorback
The Razorback, une roche aussi tranchante que du rasoir. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

The Arch & The London Arch

Nous repartons à Port Campbell pour déjeuner dans une sorte de restaurant dont la spécialité est le fish & chips. Pendant le repas, je reçois une mauvaise nouvelle par téléphone… Durant mon séjour à Adelaïde, j’avais prévu de nager avec les dauphins toute une matinée. Malheureusement, la compagnie proposant cette activité m’informe que l’excursion risque d’être annulée compte tenu des mauvaises conditions météorologiques. Pour l’instant, rien n’est sûr, l’agence devant me confirmer demain si nous pourrons faire oui ou non cette sortie en bateau.

La nouvelle m’assomme un peu car j’ai prévu cette activité depuis plusieurs semaines. De plus, la deadline pour arriver à Perth ne me laisse aucune marge de manœuvre pour rester quelques jours de plus à Adelaïde… Je n’ai plus qu’à croiser les doigts pour que les prévisions s’améliorent d’ici là.

Le fish & chips terminé, nous prenons la voiture pour aller observer The Arch, qui montre parfaitement les effets de l’érosion sur la roche calcaire. Au fil des siècles, la falaise s’est écroulée ne laissant plus qu’un rocher à la forme d’une arche ou d’un pont. Pour l’instant, The Arch est toujours attaché au continent mais cela ne devrait pas durer.

The Arch
The Arch. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
The Arch panorama
Vue panoramique de The Arch. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

La preuve en est avec The London Arch, situé juste après. Ici aussi, nous pouvons  observer une arche naturelle mais d’une dimension beaucoup plus importante. Son nom provient du fait de sa ressemblance avec le pont londonien qui traverse la Tamise. Auparavant, il était possible de se balader sur le London Arch avant que celui-ci ne soit définitivement séparé du reste du continent le 15 janvier 1990. Pour l’anecdote, ce jour-là, deux touristes se retrouvèrent piégés après que la « passerelle » se fût effondrée. Ils furent alors hélitreuillés et ramenés sans aucune blessure sur le continent.

London Arch
Le London Arch séparé du reste du continent. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Vague London Arch
Les vagues traversent le London Arch. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Plage london arch
Une plage inaccessible en face du London Arch. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

The Grotto

Dernière attraction de la journée qui sonne le glas de la Great Ocean Road L Le circuit se termine en apothéose avec The Grotto, une grotte à ciel ouvert où le paysage est à couper le souffle.

Pour y accéder, il faut descendre un escalier, s’arrêtant juste en face d’une arche (encore une). L’accès est bloqué par un petit muret que l’on peut enjamber à ses risques et périls. En effet, passée cette frontière, à marée haute, il est possible de se faire emporter par l’océan. Par chance, nous arrivons à marée basse ce qui permet de nous rapprocher de The Grotto sans aucun danger. Il faut tout de même faire attention aux rochers glissants pour ne pas se fouler une cheville.

Escalier pierre The Grotto
L’escalier menant à The Grotto. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
The Grotto entrée
L’entrée du Grotto. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Juste derrière l’arche, servant de porte d’entrée, se trouve une piscine naturelle de couleur bleu azur. En arrière plan, vous pourrez également profiter d’une vue magnifique sur l’océan. Si vous passez par la Great Ocean Road, The Grotto est un passage obligatoire avec The Twelve Apostles, vu la veille.

The Grotto arche
Rentrez à l’intérieur, ne soyez pas timide. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
The Grotto piscine
La piscine naturelle de The Grotto. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Voilà, le séjour sur la Great Ocean Road est malheureusement terminé. Il est temps de quitter ce superbe endroit pour rejoindre notre prochaine destination, Adelaïde. Sur la route qui nous amène à un lac (nous servant de camping pour la nuit), nous avons droit à une grosse frayeur en voiture. Alors que je suis derrière le volant, un kangourou venu de nulle part décide de traverser la route au dernier moment, juste devant moi. Ce dernier me force à dévier de ma trajectoire pour me retrouver à contre-sens sur la voie rapide ! Heureusement, tout le monde s’en sort indemne. Passé cet épisode, nous arrivons sans aucun problème au camping et passons la nuit en toute sérénité.


Great Ocean Road, encore et toujours (Jour 3)

Réveil rapide au camping écologique de Cape Otway. Le temps d’emballer nos affaires et de payer notre nuit, nous voilà repartis sur les routes de la Great Ocean Road.

Notre arrivée tardive de la veille nous avait empêché de visiter le phare. Afin de corriger le tir, nous revenons sur nos pas et arrivons à l’ouverture du seul site touristique des environs. À l’accueil, nous apprenons une très mauvaise nouvelle qui compromet notre visite. Nous ne le savions pas mais l’entrée est payante. Nous devons débourser environ 25$ (environ 16€) par personne, ce qui est assez cher pour un backpacker, d’autant plus que nous ne l’avions pas prévu dans notre budget initial.

Après une courte discussion, nous décidons à l’unanimité de faire l’impasse sur cette visite. Sachant que j’ai eu de nombreuses occasions de voir des phares depuis mon arrivée en Australie (King Island, Byron Bay, Yamba, Port Macquarie, Aireys Inlet…), je me permets de zapper celui du Cape Otway.

Johanna Beach

Sans plus attendre, nous reprenons la voiture pour nous rendre à notre prochaine destination, la grande plage de Johanna Beach. Durant le trajet, je remarque que le paysage commence à se transformer au fil des kilomètres. La route côtière et escarpée laisse place à de grandes prairies verdoyantes où paissent des vaches de « type Normande ». Ce changement n’est pas désagréable, bien au contraire ! Cela casse un peu la monotonie de la vue sur l’océan (qui reste tout de même magnifique et incontournable).

Paysage Great Ocean Road
Le nouveau paysage de la Great Ocean Road. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Puis, juste derrière un pré et une colline, nous arrivons à Johanna Beach. Cette plage déserte s’étend sur des kilomètres, ce qui me rappelle celles du nord du Queensland, les palmiers et la forêt tropicale en moins.

Johanna Beach
Johanna Beach. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Sur le sable, seules les traces des précédents visiteurs nous indiquent que l’Homme est déjà passé par ici. Nous ne voyons personne à l’horizon. Dans l’air, je sens une légère humidité due aux rafales de vent laissant l’écume des vagues s’envoler. Un vrai paysage de carte postale s’offre à nos yeux ! Afin d’immortaliser à jamais ce souvenir, je prends en photo Johanna Beach sous tous les angles, essayant de trouver le meilleur profil qui refléterait au mieux cette beauté époustouflante.

Plage déserte Johanna Beach
La plage déserte de Johanna Beach. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Johanna Beach
Personne à l’horizon. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Environ trois quarts d’heure après notre arrivée, nous voyons les premiers signes de civilisation arriver. Un pêcheur observe les environs et part s’installer à l’autre bout de la plage tandis qu’un couple de sexagénaires se balade main dans la main. Un surfeur fait son apparition, prêt à affronter les vagues violentes de Johanna Beach. Ce dernier doit sûrement être un local, car les conditions sont loin d’être optimales voire même dangereuses. Seul une personne experte, connaissant le site, peut se permettre d’aller à l’eau, et encore…

Avant de partir, nous prenons un peu de hauteur et partons vers un point de vue situé au sommet d’une des collines longeant la plage. À cet endroit, nous réalisons vraiment à quel point Johanna Beach est immense.

Panorama Johanna Beach
Panorama de Johanna Beach. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Johanna Beach vagues
Les vagues de Johanna Beach. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Pendant que nous admirons l’océan, un photographe, accompagné de son chien, s’installe à nos côtés. Ce dernier nous apprend que la Great Ocean Road est vraiment le paradis pour un passionné de photographie. Les gens peuvent rester des heures à un même endroit, attendant la vague parfaite qui embellirait leurs clichés. Je veux bien le croire. Déjà avec mon téléphone portable, j’apprécie de prendre des photos, alors muni d’un appareil de professionnel, cette envie doit bien être décuplée.

Chien Johanna Beach
Le chien du photographe en plein shooting photo à Johanna Beach. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Melba Gully Park

Il est malheureusement temps d’y aller, si nous voulons respecter le programme de la journée. Nous partons nous enfoncer dans les terres du Victoria afin de visiter le Melba Gully Park, déjà sélectionné durant la préparation de mon road trip. L’office de tourisme de la ville de Lorne m’avait confirmé d’aller y faire un tour. Pour quelques heures, nous délaissons les plages afin de rentrer dans un parc national qui offre un chemin de randonnée que je qualifierais de véritable petit bijou.

Nous sommes entourés par des arbres centenaires couverts de mousse vert émeraude. La végétation abondante est vraiment facile d’accès grâce à la route balisée. Cependant, à quelques endroits, il est nécessaire d’enjamber des troncs d’arbre qui se sont effondrés sur le chemin. Des panneaux d’information indiquent aux touristes que des fortes pluies, des glissements de terrain, des coulées de boue ou encore des éclairs peuvent s’abattre dans cette forêt provoquant le déracinement des arbres. D’ailleurs, en mai 2009, un immense eucalyptus centenaire de 60 mètres de haut, surnommé The Big Tree, n’avait pas résisté à la tempête. Ce dernier gît toujours sur le sol du Melba Gully Park et reste l’une des attractions de la randonnée.

Melba Gully Park
Au cœur du Melba Gully Park. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Arbre Melba Gully Park
Le chemin du Melba Gully Park encombré par des chutes d’arbres. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Big Tree
Le Big Tree ou ce qu’il en reste. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Big Tree
Le tronc du Big Tree qui s’enfonce dans la forêt. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Arrivés à la jolie Anne’s Cascade, nous terminons la boucle et retrouvons le parking où la voiture nous attend.

Anne's Cascade
Anne’s Cascade. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Wreck Beach

Ce crochet en forêt terminé, nous revenons sur la côte pour nous arrêter à Wreck Beach, une plage qui n’est pas très connue et ne fait pas partie des lieux hautement touristiques. Nous quittons la route bitumée pour emprunter un chemin de terre sur plusieurs kilomètres. Nous arrivons devant une falaise qui offre, encore une fois, une vue incroyable sur l’océan. Puis, nous commençons un parcours de santé où il est préférable d’avoir une bonne condition physique si vous ne voulez pas trop souffrir.

Falaise Wreck Beach
Vue depuis la falaise surplombant Wreck Beach. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Afin de fouler le sable de Wreck Beach, il vous faudra descendre un très grand nombre de marches, 366 précisément ! Malgré le froid, à la moitié du parcours, nous enlevons nos vestes pour ne pas trop transpirer. Enfin arrivés, nous nous posons sur les rochers pour reprendre notre souffle et découvrir la plage.

Marches Wreck Beach
Début des 366 marches pour rejoindre Wreck Beach. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Marches Wreck Beach
Les 366 marches sont interminables ! Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Hormis les escaliers de la mort, l’intérêt de Wreck Beach est d’observer les ancres de deux navires, le Marie Gabrielle et le Fiji, échoués à la fin des années 1800. Pour avoir la possibilité de les trouver, il faut arriver à marée basse. Avec la chance que nous avons, nous sommes en pleine marée haute, bien évidemment. Du coup, nous devons nous en passer et remonter les marches qui sont encore plus physiques qu’à l’aller.

Wreck Beach
Sur la plage de Wreck Beach. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Wreck Beach
Aucune ancre en vue… Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Tant bien que mal, nous arrivons au sommet et quittons Wreck Beach, un peu déçus de ne pas avoir vu les ancres.

Gibson Steps

Steps voulant dire en anglais « marches », nous supposons que pour notre prochaine étape, nous allons devoir encore descendre et monter des escaliers… Néanmoins, avant d’arriver aux Gibson Steps, nous faisons une rapide halte devant des marécages, entourés de verts pâturages.

Marécages Great Ocean Road
Les marécages sur la route de la Great Ocean Road. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Durant cette pause, nous commençons à réfléchir à l’endroit où nous allons dormir car d’ici quelques heures, le soleil devrait commencer à se coucher. Wikicamps étant mon meilleur ami, je trouve juste après nos deux visites restantes de la journée un camping gratuit situé près d’un lac avec des toilettes à disposition. Cela fera largement l’affaire !

Pour l’heure, nous reprenons le cours de notre parcours et arrivons quelques minutes plus tard aux Gibson Steps. Le parking est plutôt rempli contrairement à ceux des sites précédents. Cela ne m’étonne guère car il s’agit du top trois à faire sur la Great Ocean Road. D’ailleurs, tous les circuits touristiques s’y arrêtent.

Falaise Gibson Steps
Vue depuis la falaise de Gibson Steps. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Nous descendons les marches, beaucoup moins sportives que celles de Wreck Beach. Plus que la plage, la particularité de Gibson Steps repose sur ses falaises bien rectilignes et gigantesques. Sur la roche, nous voyons parfaitement les différentes strates sédimentaires qui se sont formées au fil des siècles. Les couches superposées de quelques centimètres de hauteur ont été travaillées par l’océan et la marée.

Marches Gibson Steps
En descendant les marches de Gibson Steps. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Plage Gibson Steps
Sur la plage de Gibson Steps. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Il faut savoir qu’il y a des milliards d’années de cela, durant une ère où l’Homme n’existait pas encore, l’océan dépassait de plusieurs mètres les falaises que nous voyons aujourd’hui. Au fil du temps, l’eau s’est retirée, laissant place à ces immenses rochers.

Rocher vague Gibson Steps
Un rocher au milieu des vagues à Gibson Steps. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
plage Gibson Steps
Magnifique vue sur la plage de Gibson Steps – Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

The Twelve Apostles

Lorsque vous tapez sur Internet « Great Ocean Road », vous allez forcément tomber en premier sur des photographies des Twelve Apostles (ou Les Douze Apôtres en français). Site touristique phare, ces tours de calcaire d’environ 45 mètres de hauteur au-dessus de la mer, sont visitées chaque année par des milliers de touristes.

Twelve Apostles
Twelve Apostles : la nature à l’état brut. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Ils étaient douze au départ (d’où son nom des Douze Apôtres), quatre piliers se sont écroulés, n’en laissant plus que huit à admirer. L’érosion fragilise ces grandes tours qui, comme nous, ont une durée de vie limitée sur cette planète (largement au-delà de la nôtre, bien évidemment). Formés entre 10 et 20 millions d’années, les Twelve Apostles étaient, auparavant, rattachés au reste du continent. Les vagues, le vent et les marées ont créé des cavernes dans la roche qui plus tard se sont écroulées. Ces colosses se sont alors retrouvés isolés du reste de la côte. Selon les panneaux d’information, chaque année, ces tours de calcaire s’érodent d’environ deux centimètres, se fragilisant jusqu’à leur disparition. Pour l’instant, le dernier apôtre est tombé le 3 juillet 2005, en espérant que les autres tiennent le coup le plus longtemps possible.

Il est recommandé de voir ce site au lever ou au coucher du soleil, sublimant ainsi ces géants de pierre. Contrairement à Wreck Beach, cette fois-ci, le timing est parfait. Malgré le grand nombre de touristes, nous restons jusqu’à ce que la nuit fasse son entrée. Même si des nuages ont caché le soleil, nous avons quand même eu droit à un ciel rouge orangé derrière ces colosses.

12 apostles soleil
Coucher de soleil sur les Twelve Apostles. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
12 Apôtres coucher soleil
Encore une photo des Twelve Apostles. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Port Campbell

Nous partons faire un rapide passage par la ville principale de la Great Ocean Road, Port Campbell. Nous en profitons pour faire quelques emplettes à la supérette et boire un coup au bar du coin avant de partir directement à notre camping. Ce n’est pas la peine de rester plus ici, nous préférons aller nous coucher et visiter la ville, le lendemain, à la lumière du jour.

Munis d’une lampe torche, nous installons la tente dans le froid que mon corps a de plus en plus de mal à supporter. Ce road trip est sympa mais j’avoue que la chaleur et le soleil du Queensland me manquent beaucoup.

Une fois de plus, la Great Ocean Road nous a offert de belles surprises. Malheureusement, demain est notre dernière journée dans ce petit coin de paradis avant de partir vers de nouvelles aventures.


Nouvelle journée sur la « Great Ocean Road » – (Jour 2)

Malgré la pluie de cette nuit, je me réveille plutôt en forme pour attaquer cette nouvelle journée sur la Great Ocean Road. Debout le premier, j’en profite pour lever la tête et essayer d’apercevoir un koala qui ferait sa sieste sur l’un des eucalyptus encerclant le camping. Malgré mes efforts et ma patience, ma recherche s’avère infructueuse : pas de koala dans les environs, dommage…

Un invité surprise pour le petit-déjeuner

Peu de temps après, Jade sort de la voiture et prépare le café pour le petit-déjeuner. N’étant pas un grand amateur de caféine, je me contente de quelques céréales dans un bol de lait. A l’ouverture du paquet de Corn Flakes, j’ai le droit à la visite inattendue d’un petit ami à plume. Un beau perroquet vert et rouge, typique en Australie, se pose sur le toit de la voiture et m’observe manger.

perroquet camping lorne
Un perroquet vient nous dire bonjour. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Tout d’abord craintif, il se laisse très rapidement approcher quand je lui tends une poignée de céréales. En fait, c’est lui qui vient se poser sur mon avant-bras pour prendre son petit-déjeuner. Quelques instants plus tard, plusieurs de ses collègues se posent à côté de nous afin d’avoir le droit, eux-aussi, à un repas gratuit. Ne voulant pas faire de jaloux, je distribue les Corn Flakes à tous les oiseaux venus à notre rencontre. Cependant, avant de ne plus pouvoir maîtriser leur appétit vorace, je préfère stopper net la distribution de nourriture, d’autant plus que les rangs de cette petite ménagerie ne cessent de grossir.

Lorne

Patricia levée, nous pouvons décoller afin de trouver des toilettes publiques dans la ville de Lorne, située à cinq minutes en voiture de notre camping. Selon l’application Wikicamps, il y en aurait du côté de la plage principale avec en prime des douches !

Nous nous garons sur le parking et entamons nos recherches qui se révèlent être plus compliquées que prévues. Rien à l’horizon du côté de la plage. Puis, j’aperçois sur les hauteurs, des barbecues gratuits avec trois cahutes en bois placées juste derrière. D’un naturel curieux, je quitte la plage pour m’approcher de l’espace pique-nique.

Lorne plage
La plage de Lorne. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Alléluia ! Les trois cabanes sont, comme je l’avais pensé, des toilettes publiques, grand luxe en prime ! A l’intérieur de chacune d’entre elles nous avons droit à un lavabo (parfait pour nettoyer notre vaisselle sale) et un pommeau de douche qui a l’air de fonctionner. Je retourne voir les filles pour leur annoncer la bonne nouvelle et ni une ni deux, nous partons nous débarbouiller.

Même si je suis content d’avoir une douche, je vous avouerais que je ne suis pas très emballé à l’idée de me laver à l’eau froide dans un cabanon où l’air traverse les murs en ce début d’hiver. Néanmoins, cette opportunité ne se présentant pas tous les jours, je décide de prendre mon courage à deux mains et je pars me laver. Au contact de l’eau glacée, mes poils se hérissent et ma peau se tend instantanément (ce qui est une bonne alternative au lifting !). Compte tenu des conditions, je me savonne, me rince et me sèche en cinq minutes top chrono. Les filles mettant quelques minutes de plus, j’en profite pour nettoyer assiettes, couverts et poêles utilisés la veille.

Tout le monde est prêt, nous partons en direction de l’office de tourisme qui vient d’ouvrir. Ne sachant pas quels sont les sites incontournables de Lorne, nous préférons demander conseil aux employés.

Ces derniers nous proposent d’aller visiter en priorité Erskine Falls, une cascade au cœur de la forêt tropicale de Lorne ainsi que le Teddy’s Lookout, une vue en hauteur sur la Great Ocean Road et l’océan. Beaucoup d’autres endroits peuvent être explorés mais ne restant ici que pour la matinée, il nous est impossible de tous les faire.

En prime, les employés de l’office de tourisme ont la gentillesse de nous donner une carte de la Great Ocean Road avec la liste de tous les campings gratuits et payants de la région.

Erskine Falls et Teddy’s Lookout

Munis de toutes les informations nécessaires, nous prenons la voiture pour nous rendre à la cascade d’Erskine Falls à environ 10 minutes du centre-ville de Lorne, en direction des terres.

Une fois arrivés au parking, nous empruntons un petit sentier avec des escaliers qui nous amènent devant la cascade. Malgré le fait d’en avoir vu une trentaine dans le Queensland (Josephine Falls / Milla Milla Falls / Emerald Creek vers Cairns, Springbrook / Lamington du côté de la Gold Coast, Cedar Creek Falls à Airlie Beach pour ne citer qu’eux), je suis toujours ébahi par la beauté des cascades australiennes. Une forêt tropicale sauvage, du lichen vert émeraude sur la roche, un paysage digne des plus grands films d’aventure et bien entendu l’eau qui dévale la falaise, cette ambiance a comme un effet reposant, donnant un sentiment de plénitude à celui qui l’observe.

Cascade Erskine Falls
La cascade Erskine Falls. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Forêt tropicale
La forêt tropicale d’Erskine Falls. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
cascade erskine falls
Juste magnifique ! Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
extase Erskine Falls
En pleine extase devant la cascade. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Quelques photos plus tard, nous repartons à la voiture pour nous rendre à notre prochaine destination, le Teddy’s Lookout. Ce panorama offre une vue splendide sur la Great Ocean Road qui longe la côte du Victoria. Comme vous le constaterez sur la photo ci-dessous, du côté gauche de la route, nous pouvons contempler la beauté de l’océan et ses falaises. Puis en glissant son regard du côté opposé, le paysage marin laisse place aux montagnes verdoyantes traversées par la rivière Saint George.

Tomm'ys lookout great ocean road
Vue sur la Great Ocean Road depuis le Tommy’s lookout. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Kennett River

La visite de Lorne terminée, nous partons à notre deuxième étape de la journée à savoir Kennett River. A la différence des autres lieux que nous avons visité sur la Great Ocean Road, Kennett River n’est pas célèbre pour sa flore mais plutôt pour sa faune. C’est l’endroit où il faut se rendre si vous voulez observer et approcher de près des perroquets, cacatoès mais aussi des koalas !

Le GPS nous guide jusqu’à une petite supérette, faisant aussi office de café, juste au bord de la route. D’abord perplexe, je regarde si ce dernier ne s’est pas trompé de lieu et ne nous a pas envoyé n’importe où (ce qui est déjà arrivé). Non, pas d’erreur possible, nous sommes bien arrivés à Kennett River.

Je m’attendais plus à voir une charmante petite ville en bord de mer telle que Lorne. À la place nous avons droit à une plage déserte et une simple supérette. Je me demande bien où sont cachés les animaux qui font la réputation de ce lieu.

Kennett River plage
La plage de Kennett River. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

A peine sortis de la voiture, nous voyons arriver un bus rempli de touristes chinois qui s’arrête juste à côté de nous. Le guide les amène sur une route parallèle, cachée par des arbres, où un grand nombre d’oiseaux sont installés. Ce doit être ici que la visite commence ! En même temps que le groupe, nous nous approchons de ces animaux qui ne sont pas du tout craintifs.

Oiseaux
Les oiseaux attendant que les touristes arrivent. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Des personnes, plus organisées que nous, ont en leur possession des graines qui attirent les oiseaux. Ces derniers se posent directement sur leurs bras, leurs épaules et même leur tête afin de grapiller le plus possible de nourriture. Voyant que nous n’avons rien pris, un voyageur nous offre une poignée de graines que nous partageons à trois. A cet instant, comme par magie, une multitude de perroquets et cacatoès nous encerclent.

Nous nourrissons ces petits êtres affamés jusqu’à ce que nous n’ayons plus aucune provision en notre possession. Nous les quittons alors pour essayer de trouver les koalas qui, je pense, devraient être posés sur les hauteurs de Kennett River. Par chance, cette petite route s’enfonce dans les terres. Nous décidons donc de l’emprunter pour voir si celle-ci va nous amener vers ces petits marsupiaux.

Perroquet en train de manger
J’ai un nouvel ami. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
perroquet mange
C’est un petit gourmand ! Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Le chemin grimpe vers une colline d’eucalyptus, lieu d’habitation idéal pour les koalas. Au bout de plusieurs minutes de traque, nous apercevons une petite boule de poils ayant l’air de dormir sur une branche. Un mètre plus loin, un autre koala, un peu plus vif, se balade sur les arbres, essayant de trouver un endroit confortable pour se coucher. Au total, nous arrivons à en trouver quatre, ce qui est largement suffisant pour combler notre joie !

Vue hauteurs Kennett River
Vue sur la plage depuis les hauteurs de Kennett River. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
koala Kennett River
Un koala de Kennett River. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
koala
Qu’est-ce que vous avez à me photographier ? Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Koala en mouvement
Un koala qui bouge, c’est rare ! Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Apollo Bay

Aux alentours de midi, nous reprenons la route pour nous rendre à Apollo Bay. Ce petit village de pêcheurs de moins de 2000 habitants est une des haltes à ne pas rater lorsque l’on emprunte la Great Ocean Road.

Nous nous garons à côté de la plage principale où un petit parc a été aménagé avec des tables de pique-nique. Compte tenu de l’heure, nous décidons de nous y poser pour déjeuner tranquillement. Le repas terminé, nous partons nous balader sur la plage et le port d’Apollo Bay.

plage Apollo Bay
La plage d’Apollo Bay. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Apollo Bay Ville
Vue sur Apollo Bay. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Sur les quais, les bateaux amarrés et les odeurs salines me font penser à Martigues, ma ville natale. Ce silence où l’on entend l’eau onduler le long du ponton, les pêcheurs posés avec leurs équipements, espérant que la prise sera bonne, les paniers à crabes et filets en train de sécher ou encore les bateaux se laissant mouvoir sur l’eau, tous ces petits détails sont un peu ma madeleine de Proust, faisant ressurgir des souvenirs du passé.

pêcheur Apollo Bay
Un pêcheur en action au port d’Apollo Bay. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Quai port Apollo Bay
Sur les quais du port d’Apollo Bay. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Malheureusement, la visite d’Apollo Bay s’achève en milieu d’après-midi… Avec ce retour à l’enfance, j’ai comme un pincement au cœur lorsque nous quittons la ville. Mais le temps filant en toute vitesse, nous ne pouvons rester plus longtemps car il nous faut rejoindre notre dernière étape de la journée, Cape Otway.

Cape Otway

Cape Otway est surtout connu pour son phare qui est actuellement le plus ancien d’Australie. Nous roulons bien une demi-heure avant de rejoindre notre destination. Le phare ayant des horaires d’ouverture, nous n’arrivons pas à temps pour pouvoir le visiter et même s’en approcher. Contrairement à Aireys Inlet, l’espace autour du phare n’est pas accessible à toute heure, celui-ci étant bloqué par une grande porte en métal.

Du parking, il est impossible de voir quoi que ce soit. Nous apercevons alors un petit chemin de randonnée qui a l’air de longer le phare.  Avant que le soleil ne se couche, nous empruntons le sentier qui nous amène très vite à un cimetière où sont enterrés les anciens gardiens du phare et leur famille. L’ambiance devenant franchement glauque, nous préférons repartir vers la voiture et réfléchir à l’endroit où nous allons dormir pour la nuit.

sentier Cape Otway
Un chemin de randonnée pas très rassurant… Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Coucher soleil phare
Magnifique coucher de soleil à Cape Otway. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien
Cimetière phare
Le cimetière du phare de Cape Otway. Crédit photo : CHAN OU TEUNG Fabien

Voulant rester non loin de là, afin de visiter Cape Otway le lendemain, nous sommes contraints de nous rendre au seul camping des environs. Le « free camp » le plus proche est beaucoup trop éloigné pour nous y rendre, d’autant plus qu’il fait déjà nuit. Après en avoir discuté tous ensemble, nous tombons d’accord pour nous rendre au camping Bimbipark situé à cinq minutes en voiture du phare.

Arrivés devant la porte fermée de la réception, nous sommes accueillis par une voix émanant de l’interphone. Cette dernière nous donne un emplacement sans électricité et nous propose de payer demain dans la matinée lorsque l’accueil sera ouvert. Cela m’étonnera toujours de la part des Australiens de faire autant confiance aux étrangers. Si nous étions malhonnêtes, il serait très facile de nous poser dans le camping sans en avertir les propriétaires puis de partir aux aurores avant que quelqu’un ne s’aperçoive de notre présence.

Sans plus attendre, nous installons la tente à notre emplacement et partons prendre une douche chaude bien méritée qui, à ma grande surprise, est payante. Sous prétexte du respect de l’environnement et des ressources naturelles, un « timer » a été installé dans chaque cabine de douche afin de réguler la consommation d’eau. Comptez un dollar par minute, ce qui vous laisse très peu de temps pour vous savonner et vous rincer.

La douche terminée en un temps record, je pars rejoindre les filles qui se sont installées à la cuisine du camping. Nous discutons un peu avant de partir nous coucher. La conversation se résume surtout à l’organisation du programme de notre troisième journée sur la Great Ocean Road. En ayant listé les sites touristiques qu’il nous reste à faire, je peux vous dire que les jours prochains ne seront pas de tout repos, bien au contraire.